Dr. Holi Rajery - Linkedin
Les rituels et les traditions qui entourent la mort varient selon les religions, mais traduisent tous le même désir de respecter, d’honorer et de purifier le défunt.
Chaque religion entretien des relations spécifiques avec les corps des défunts et offre une vision unique sur la manière de rendre un dernier hommage à un proche. Cette analyse comparative des rituels de purification après la mort nous plonge au cœur des valeurs et des croyances qui unissent et différencient le judaïsme, l’islam et le christianisme.
La “Tahara”, une pratique juive traditionnelle de purification du corps avant l’enterrement, symbolise le respect pour le défunt et le caractère sacré du corps, même après la mort. Voici quelques éléments :
La “Tahara” se traduit par “purification”, elle est obligatoire dans les rites funéraires et considérée comme une mitzvah chesed shel emet ou un acte de véritable bienveillance, car c’est une faveur non remboursable.
Cette procédure débute par des prières suivies du lavage du corps par la Chevra Kadisha ou société sainte, une organisation chargée d’effectuer le rituel selon la loi juive. Le corps est ensuite purifié par une immersion rituelle ou par un versement continu d’eau, qui symbolise la pureté spirituelle.
Les membres du Chevra Kadisha habillent le défunt de “tachrichim”, des vêtements funéraires blancs simples, généralement faits de lin ou de coton.
Le corps est traité avec dignité et n’est jamais laissé seul pendant la Tahara pour montrer son importance.
Le corps est placé dans un cercueil simple, généralement en bois, sans clous ni ornements, pour montrer la simplicité et l’égalité dans la mort.
L’application de la Tahara varie selon les communautés juives réparties partout dans le monde, dont celles enracinées en Afrique, mais toutes sont d’accord pour dire que c’est un élément central des funérailles juives traditionnelles et que c’est un moyen important d’exprimer le respect et la dignité envers le défunt.
Le lavage rituel du défunt appelé “Ghusl” est un élément essentiel des rites funéraires islamiques, qui est profondément enraciné dans les enseignements et dans les traditions de l’islam, il vise à purifier le corps avant l’enterrement. Voici un aperçu détaillé de cette procédure :
Le “Ghusl” est un lavage rituel obligatoire destiné à purifier le corps au moment du décès ou après avoir effectué des actions d’une grande impureté, telle que des relations intimes.
Dans le contexte funéraire, le Ghusl purifie le corps du défunt, le prépare à la prière funéraire ou Salat al-Janazah et à l’inhumation.
L’intention ou niyyah de purifier doit être énoncée mentalement avant de commencer le Ghusl, qui se déroule dans le plus grand respect du corps. Les parties intimes sont couvertes, le corps est minutieusement lavé trois fois, de haut en bas et de droite à gauche, avec de l’eau à la bonne température. La dépouille est ensuite enveloppée dans un linceul blanc appelé « kafan », un tissu simple qui symbolise l’égalité de tous devant Dieu.
Le lavage est confié à son conjoint ou à un membre de la famille dans un état de pureté rituelle et du même sexe que le défunt, qui possède une connaissance approfondie des rites funéraires islamiques.
La récitation de prières spécifiques pour le défunt ou Salat al-Janazah succède à l’enveloppement du corps, dont l’enterrement doit être réalisé rapidement après le décès, selon la tradition musulmane.
L’islam considère la mort comme une transition vers la vie éternelle et le Ghusl comme une préparation et un moyen d’exprimer le respect du corps et de l’âme du défunt, selon les enseignements du Prophète Muhammad « paix et bénédictions sur lui »
Les Musulmans respectent les grandes lignes du Ghusl, mais leur réalisation peut varier selon les régions et les communautés sectaires.
Le lavage rituel chrétien du défunt est une pratique moins systématique et moins universelle que le Ghusl dans la tradition musulmane ou la Tahara dans la tradition juive. Cependant, certains rites et coutumes chrétiens intègrent des éléments de purification ou de préparation du corps après le décès. Voici quelques points à prendre en compte.
Les églises chrétiennes sont subdivisées en différentes branches, dont le catholicisme, le christianisme orthodoxe et le protestantisme, qui possèdent leurs propres rites funéraires.
Le transfert vers la vie après la mort est très important pour les Catholiques. Ainsi, un prêtre administre le sacrement des malades, sous forme d’onction d’huiles bénites, aux personnes gravement malades ou en phase terminale avant le décès. Les rituels funéraires catholiques ne prévoient pas expressément un lavage formel du corps, mais la tradition veut que la dépouille soit lavée et habillée avant la veillée.
Un prêtre ou un diacre lave la dépouille avec de l’eau et ajoute parfois de l’huile chez les chrétiens orientaux, en signe de respect pour le corps qui est considéré comme le Temple du Saint-Esprit.
Le corps est ensuite habillé avec des vêtements propres ou liturgiques si le défunt était un membre du clergé.
Le lavage rituel est rare chez les Protestants, mais certaines traditions protestantes peuvent inclure une bénédiction ou une prière sur le corps pendant la cérémonie des funérailles.
La préparation de la dépouille est essentielle dans le christianisme pour démontrer le respect du corps humain, qui découle de la croyance en la résurrection des morts et de la dignité de chaque personne en tant que créature de Dieu.
Le lavage du corps n’est pas un sacrement donné par l’Eglise à ses fidèles, mais l’utilisation de l’eau dans les rites rappelle la purification des péchés et la nouvelle vie en Christ, comme dans le baptême.