Dr. Holi Rajery - Linkedin
Accompagner un proche en fin de vie n’est pas une chose facile. Cette phase est autant douloureuse pour le patient que pour l’entourage. La crainte, les regrets, les douleurs psychologiques font partie des émotions engendrées par la perspective de la mort, surtout au moment de la décision d’arrêt des traitements. Découvrez comment accompagner, voire soulager un proche en fin de vie ou son entourage.
D’une manière générale, les malades en fin de vie passent par cinq étapes avant d’accepter leur propre mort : le refus, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation.
C’est là qu’interviennent certaines valeurs conduisant à une réflexion éthique. Le refus peut devenir un accueil. La colère peut se transformer en calme et compréhension. Le marchandage peut se convertir en négociation. La dépression peut être remplacée par une attitude positive et la négation de la mort peut évoluer en l’acceptation.
Le patient en fin de vie bénéficie de soins palliatifs dans des unités de soins spécialisés, un endroit qui accueille des patients avec des cas médicaux particulièrement complexes. Les soins peuvent aussi se faire avec des équipes mobiles. Leur objectif est de préserver la qualité de vie des patients devant les conséquences d’une maladie grave et une mort imminente. Il s’agit d’apaiser la souffrance physique par les opioïdes et d’apporter des soins de support pour atténuer les différents inconforts.
Le patient et son entourage réagissent de différentes manières, mais toujours avec difficulté. Ils subissent des bouleversements dans leur son quotidien. Au fil du temps, la fatigue physique, le stress, l’anxiété, la nervosité, l’insomnie et la dépression se ressentent.
Soutenir l’entourage est primordial pour qu’il puisse accompagner à son tour le patient en fin de vie. Affronter tous les jours la maladie grave et l’arrivée attendue de la mort constituent une souffrance psychique pour l’entourage. Pour accompagner l’entourage d’un patient en fin de vie, il faut être attentif à ce qu’il ressent. Ainsi, frères et sœurs, amis, autres membres de la famille ainsi que des bénévoles peuvent combler le vide et ce sentiment de bouleversement. Le but du soutien est de réorganiser la vie familiale face à ce changement. Le soutien concerne également le plan financier, social et relationnel.
Le psychologue peut accompagner l’entourage du patient en fin de vie. Il apprend à la famille et ses proches à anticiper la douleur et les différentes émotions pouvant être exprimées par le patient.
Cet accompagnement psychologique aide aussi l’entourage à faire face à l’avenir. Il permet d’exprimer la douleur, de prendre soin de la santé émotionnelle et physique.
Les proches doivent apprendre à se relaxer, continuer à se nourrir correctement, avoir de bonnes nuits de sommeil. Pratiquer des activités physiques, faire du yoga ou de la méditation est recommandée pour lutter contre le stress.
Un accompagnant aide aussi le malade en fin de vie à préparer son testament et à rédiger ses directives anticipées.
Sur demande du patient et bien sûr avec l’accord du médecin, le patient en fin de vie peut rentrer chez lui. Cette décision est basée sur l’évaluation du pronostic vital du patient, de manière collégiale. Si les conditions de maintien à domicile sont réunies, le séjour dans le milieu hospitalier est inutile. Le médecin doit donner les consignes nécessaires sur la thérapeutique à suivre. Les soins peuvent être dispensés par un infirmier libéral ou par des services d’hospitalisation à domicile. L’objectif est de préserver la qualité de vie et la dignité du patient.
Le maintien à domicile mobilise le personnel soignant, qui s’occupe autant de l’aspect pratique du quotidien que du soutien psychologique. Faire la toilette quotidienne au patient, lui administrer les médicaments ne sera plus une charge pour l’entourage.
Les proches peuvent avoir également recours à des psychologues à domicile qui sont spécialisés en fin de vie.
Des associations de bénévoles peuvent intervenir dans l’accompagnement de l’entourage du patient. Elles participent dans la sensibilisation sur les comportements et les messages à passer au patient.
Par ailleurs, les accompagnements des malades en fin de vie font l’objet de différents ouvrages littéraires. Au moment du décès du patient, l’essentiel est d’avoir été bien préparé et de vivre l’épreuve avec le moins de douleur possible.