Dr. Holi Rajery - Linkedin
Étape ultime avant un décès, l’agonie est une épreuve aussi bien pour le malade que pour ses proches et le corps médical. Son entourage se retrouve souvent démuni dans ces derniers instants et ne sait pas toujours comment se comporter. Tandis que le personnel soignant est sous tension, se contentant de lui prodiguer des soins pour soulager la douleur, car oui, en ce moment, une personne à l’agonie souffre aussi bien physiquement que moralement. Il existe d’ailleurs une loi sur les soins en fin de vie, car cette étape avant la mort varie d’une personne à une autre.
Elle peut durer de quelques heures ou s’étendre à plusieurs jours. Durant l’agonie, l’état du malade se détériore, il dort un peu plus souvent, il communique très peu, sa pensée est ralentie. Il ne ressent plus qu’angoisse et douleur. Mais malgré tout, il est conscient de tout ce qui se dit ou se fait autour de lui. Comment reconnaître qu’une personne est en fin de vie ? Et quelles sont les différentes étapes de l’agonie ?
Mourir, ce n’est pas seulement un cœur qui arrête de battre. C’est tout un processus qui implique chaque cellule de notre organisme qui s’arrête progressivement de fonctionner, on parle de la mort des organes. Même s’il est difficile, pour ne pas dire impossible de déterminer le moment exact d’un décès, certains signes permettent de savoir que la fin est proche.
Le malade ressent dans son organisme qu’il y a des pertes qui s’accumulent dans son corps. Il appréhende la fin et commence à accepter sa mort et même à se préparer et à préparer ses proches.
Dans la plupart des cas, le patient en parle. Selon les personnes, il peut devenir triste, s’isoler. Ou au contraire, il aime parler du passé, il évoque ses dernières volontés, il parle aussi de l’héritage qu’il va léguer, il essaie de mettre de l’ordre dans ses affaires. Il arrive aussi que le malade rêve des personnes proches décédées et qu’il ait des visions.
Dans ses derniers jours, un patient change physiquement. On va constater une baisse d’énergie, le malade ne veut plus sortir de son lit. Il peut ressentir une grosse fatigue, et il n’a pas envie de boire ou de manger. Ce qui est dû à des difficultés à avaler. A ce stade, il ne sert à rien de forcer le malade, car il peut s’étouffer avec les aliments. Une fois que le malade n’arrive plus à manger, il ne lui reste plus que quelques jours avant la fin.
La phase agonique se fait en deux temps : une phase pré-agonique et la phase agonique.
Elle peut durer plusieurs semaines et peut être réversible. Plusieurs signes montrent que le malade est en fin de vie. Mais pour faire le rapprochement entre tous ces symptômes, il faut être attentif et surtout bien informé. En effet, certaines de ces manifestations se confondent avec des symptômes des maladies dont souffre le patient tel que le cancer.
Les symptômes les plus courants sont : un affaiblissement, des manifestations inflammatoires, de la dénutrition, des troubles biochimiques. D’autres signes font comprendre que le patient est en phase pré-agonique :
C’est la dernière phase qui aboutit directement à la mort. Elle est irréversible et peut durer quelques heures ou plusieurs jours. Plusieurs signes démontrent que le malade est à l’agonie :
D’après une étude américaine, quatre signes majeurs apparaissent quand la mort se rapproche davantage. Il s’agit, dans l’ordre, de râles, des mouvements de la mâchoire, la cyanose, la perte du pouls. Même s’il est difficile de déterminer à la minute près la mort d’une personne, l’étude prouve que 40% des malades mouraient près de deux heures après les mouvements de la mâchoire.
Dans la même étude, 80% des malades en fin de vie étaient éveillés et communiquaient avec leur entourage deux semaines avant le décès. En une semaine, seuls 50% étaient éveillés. Ce chiffre est passé à 30% deux jours avant et à 8% les dernières heures. Mais juste avant la mort, beaucoup de mourants n’arrivent plus à communiquer. C’est pour cette raison que dès les premiers signes de la pré-agonie, il est recommandé à la famille de discuter avec le malade, de faire les adieux et de lui poser toutes les questions sur ses directives anticipées et ses dernières volontés.
Le personnel soignant, particulièrement les infirmières sont en première ligne et accompagnent un malade durant tout le processus en fin de vie lors des soins palliatifs. Pour qu’une infirmière joue ce rôle efficacement, elle a besoin d’être accompagnée par un médecin, d’avoir accès aux médicaments, d’avoir une formation et de l’expérience en soins palliatifs et d’avoir du temps pour réagir rapidement en cas de problème.
Dans presque 100% des cas, les malades en fin de vie sont confrontés à la douleur. Près de 70% souffrent de nausées, 45% de dyspnée, et 40% d’agitation et de délire. Pour un malade vivant à domicile, si ces symptômes sont mal traités, cela entraîne une hospitalisation. Dans la plupart des cas, les médecins anticipent les ordonnances pour s’assurer que le malade soit soulagé au moment où il en a besoin.
Le personnel soignant est tenu d’accompagner le malade jusqu’à la fin et communiquer avec le patient en lui parlant ou à travers le toucher. Les proches font partie du processus d’accompagnement. Les médecins et infirmières doivent collaborer avec la famille pour accompagner dignement le patient jusqu’à la fin.