Dr. Holi Rajery - Linkedin
La douleur. À un moment de notre vie, nous avons déjà eu à endurer la douleur. En fonction des personnes, elle peut être plus ou moins intense, car nous ne sommes pas tous égaux face à la douleur.
Pour le corps médical, il est souvent compliqué d’évaluer la douleur d’un patient, car cela n’est pas toujours un symptôme visible à l’œil nu comme un abcès ou une rougeur sur une partie de la peau. Toutefois, ce qui est sûr est que les médecins d’après leur expérience ont pu observer, c’est que les personnes qui souffrent d’un cancer sont généralement sujettes à de fortes douleurs qui peuvent par ailleurs devenir de plus en plus intenses avec le temps, d’où la nécessité d’un traitement palliatif d’un cancer en stade terminal. Bien qu’il existe des traitements pour soulager les malades, le corps médical et même les proches du patient n’arrivent pas à leur venir en aide.
En règle générale, les douleurs sont assez fréquentes chez les patients atteints d’une affection incurable et chez ceux qui souffrent d’une pathologie non cancéreuse.
Les douleurs ressenties par les malades sont de plusieurs types : aiguë, chronique, de mécanisme nociceptif, mixte ou neuropathique, uni ou plurifocale. Elles sont regroupées en deux groupes : nociceptives, liées à une infection ou une inflammation et neuropathiques quand les nerfs sont touchés.
On distingue ainsi :
Les personnes qui souffrent de pathologies lourdes sont en général dans un état de souffrance globale dûe aux douleurs ressenties. En effet, tous leurs repères sont bouleversés ce qui favorise l’installation d’une crise.
En outre, la douleur physique ressentie entraîne presque toujours une souffrance morale. Le malade ne pense à rien d’autre que la douleur surtout quand cette dernière n’est pas soulagée et il finit par déprimer.
Pour le corps médical et même pour les proches du malade, la gestion de la douleur des patients en phase terminale est une priorité absolue. En effet, durant cette période stressante, le malade est sujet aux angoisses et à l’insomnie, il est incapable de communiquer, de manger ou de dormir. C’est aussi la raison d’être des différents soins naturels comme L’acupuncture auriculaire pour accompagner les derniers moments de vie.
Pour le corps médical, comprendre et repérer les causes de la douleur chez un patient doit être une priorité. Cela permet d’une part d’évaluer l’intensité de la douleur, et d’autre part de trouver des traitements et des solutions pour le soulager.
L’évaluation de la douleur repose sur une check-list des symptômes, sur l’examen du dossier médical, sur un examen neurologique et clinique et sur des investigations complémentaires. Tous ces éléments permettent d’identifier la douleur et de trouver le traitement adéquat.
En ce qui concerne les patients non communicants, le personnel de santé se concentre sur la recherche des comportements suggestifs de la douleur, l’observation des soignants, des proches et le test thérapeutique en cas de doute.
Il peut avoir recours à des outils comme les échelles comportementales et unidimensionnelles. De plus, il faudra évaluer les sites douloureux séparément et surtout le faire régulièrement pour adapter le traitement afin de soulager le malade au mieux.
Dans le nouveau code de déontologie médicale de 1995, l’article 37 établit que les médecins ont l’obligation de soulager les souffrances d’un patient en toutes circonstances. L’article suivant stipule que le médecin doit accompagner un patient en fin de vie jusqu’à la fin.
Tout le personnel de santé n’a pas les compétences requises dans la gestion de la douleur, mais pour l’aider, il existe des lignes directrices. L’OMS a établi une échelle de traitement de la douleur qui permet de soulager la douleur chez plus de 80% des personnes :
Pour une meilleure efficacité, il est recommandé d’administrer au malade le traitement selon un timing bien précis, pas seulement lorsqu’il ressent la douleur. En effet, la douleur de rattrapage est bien plus compliquée à gérer.
Pour un soulagement supplémentaire, le médecin peut décider d’administrer des traitements comme les radiations ou les blocs nerveux. Le patient peut avoir droit à des traitements alternatifs comme les massages et l’acupuncture qui ont déjà eu à faire leur preuve dans le soulagement des souffrances.
Dans le cadre d’un traitement palliatif, les co-antalgiques sont des compléments à étudier. En général, il s’agit de corticoïdes, d’antidépresseurs et d’antispasmodiques.
Il peut arriver qu’un médecin, lorsque la douleur est difficilement gérable, propose des sédations. Ces dernières vont de la sédation légère à la sédation profonde et peuvent continuer jusqu’à la mort.
Selon la loi de février 2016, un patient peut demander en cas de douleur insupportable, une sédation profonde et continue jusqu’à son décès. Avant, le médecin doit s’assurer qu’il n’existe pas un autre moyen de soulager le malade et que le décès est proche. On parle en général de moins d’un mois de vie.
Il faut noter que la sédation palliative n’est pas une euthanasie lente. Elle ne sert pas à accélérer un décès, elle aide juste la personne en fin de vie à être soulagée d’une douleur intolérable en attendant le décès.
Si le médecin n’arrive pas à soulager les douleurs d’un patient, est-il libre de jeter l’éponge ? Peut-il avoir recours à des solutions définitives ? Le personnel soignant a-t-il le droit de lui proposer ces solutions ?
Même si certaines personnes pensent qu’il est plus juste pour une personne mourante et qui souffre d’avoir recours à des solutions définitives, il faut rappeler que l’acharnement thérapeutique ou l’euthanasie sont des concepts étrangers aux soins palliatifs. D’ailleurs, la morphine qui semble être la solution miracle n’est pas la seule à soulager un patient qui souffre.
Les soins palliatifs sont en constante évolution et de nouvelles molécules sont mises sur le marché pour aider les patients en fin de vie.
Dr. Holi Rajery