Dr. Holi Rajery - Linkedin
La mort est un phénomène naturel par lequel nous devons tous passer et c’est la raison pour laquelle elle est tant redoutée. Pour le commun des mortels elle marque la fin de la vie, que la personne ait demandé à mourir ou quelles que soient les circonstances de la mort, mais du point de vue scientifique c’est plus complexe.
On parle très souvent de mort clinique ou de mort cérébrale dans le milieu hospitalier, cependant ce ne sont pas les deux seules formes de mort auxquelles nous sommes confrontés. Dans l’exercice de leurs fonctions, les médecins distinguent différents types de mort en fonction de leur nature ou de leurs causes.
En réalité, les conditions de constatation médicale nous amènent à distinguer différents types de mort.
L’Organisation mondiale de la santé, OMS, qualifie la mort comme étant la disparition totale et définitive de la conscience ainsi que de l’ensemble des fonctions du tronc cérébral. Cette définition, adoptée par l’OMS en 2012 est bien assez claire, mais ne suffit pas à expliquer les différents types de mort que nous rencontrons en médecine. Dans le milieu médical, la mort possède plus d’une forme, elle peut être réversible ou irréversible selon les cas.
Peut-on tromper la mort ? La réponse tend vers la négative puisqu’elle est une fin inéluctable pour tous les êtres vivants. Cependant, certaines personnes ont vécu une expérience au cours de laquelle elles ont frôlé la mort.
Lorsqu’une personne décède, on s’interroge tout de suite sur les causes de sa mort. C’est à la médecine légale que revient la responsabilité de déterminer avec exactitude les causes de la mort. Selon l’origine du décès nous distinguons la mort naturelle, la mort violente et la mort suspecte.
Le médecin légiste agit dans le but de déterminer les causes de la mort d’une personne, il n’est pas en charge de constater le décès.
La mort clinique dans sa manifestation n’est pas différente de l’état de mort apparente. En se basant sur des fonctions biologiques comme la respiration, on peut observer des signes négatifs de vie. Au rang de ces signes négatifs de vie nous avons :
La mort clinique se caractérise par l’arrêt des fonctions cardio-respiratoires et en ce sens, elle ne diffère pas de l’état de mort apparente. Dans les années 1950, un arrêt cardiaque était encore significatif d’un décès, mais en 1952 les données ont changé avec l’invention du respirateur artificiel par Björn Ibsen. Cet appareil va apporter une révolution dans le monde de la médecine, car il est à l’origine de la création des soins de réanimation et des soins intensifs.
Dès lors, la conception de la mort clinique prend un nouveau sens. Aujourd’hui, on parle de mort clinique lorsque tous les tests cliniques effectués à plusieurs reprises sur un patient ne montrent aucune activité musculaire spontanée, pas de réflexe ni de pouls. Toutefois, il est important de préciser que la mort clinique est réversible et donc le patient peut toujours être réanimé.
La mort cérébrale est la perte permanente de l’activité cérébrale. Elle se traduit par un coma avec la perte de tous les réflexes du tronc cérébral et des systèmes végétatifs contrôlant le rythme cardiaque ou la respiration.
Autrement dit, le patient en état de mort cérébrale ne peut respirer tout seul et son cerveau ne présente aucune activité neuronale. À ce jour, il n’existe malheureusement aucun traitement pour de tels cas. La mort cérébrale, encore appelée coma dépassé ou coma de type IV, est légalement reconnue et acceptée dans la plupart des pays au monde.
Pour pouvoir la déclarer, le médecin doit procéder à un ensemble de tests et de vérifications afin d’exclure toutes les autres hypothèses. Ces différents tests consistent à :
La médecine moderne a beaucoup évolué depuis la création du concept de mort encéphalique en 1959 par le neurologue Maurice Goulon et l’infectiologue Pierre Mollaret. De nos jours, l’assistance respiratoire mécanique peut maintenir indéfiniment les fonctions cardio-respiratoires d’un patient malgré l’arrêt de ses fonctions cérébrales. La mort cérébrale peut donc être déclarée même si le patient présente une forte activité cardiaque. Après confirmation du coma de type IV, le patient doit être débranché de tous les appareils d’assistance cardiaque et respiratoire. Les membres de la famille peuvent s’ils le souhaitent être présents pendant l’arrêt des traitements d’assistance.
La mort clinique et la mort cérébrale sont deux notions qui semblent similaires, mais elles renvoient à deux réalités bien distinctes. Dans le premier cas, il s’agit d’un état temporaire dont le patient peut être sorti par des soins de réanimation. La personne en état de mort clinique n’est donc pas réellement morte, car elle peut encore être sauvée.
Par contre le coma dépassé ou mort cérébrale est un état transitoire, définitif et irréversible. Malgré les progrès de la médecine moderne ces dernières années, il n’existe encore aucun traitement permettant de sortir de cet état. Le coma dépassé apparaît alors comme une maladie incurable.
Le cerveau humain est le moteur de nos différents organes. C’est de lui que partent toutes les impulsions électriques qui parcourent notre organisme et font fonctionner nos organes. Il est donc logique que lorsque notre cœur arrête de fonctionner, tous les autres organes suivent. En d’autres termes, la mort cérébrale peut entraîner la mort clinique, mais l’inverse n’est pas possible.
Des études menées en Allemagne à Charité-Universitätsmedizin ont récemment démontré que la mort ne survient pas en un coup brutal peu importe la gravité de sa cause. On observe en général une bonne dizaine de minutes qui s’écoule entre le moment de l’arrêt cardiaque définitif et l’arrêt des fonctions cérébrales. Cela signifie que la mort clinique et la mort cérébrale peuvent se suivre.