Dr. Holi Rajery - Linkedin
La disparition d’un être cher laisse toujours un vide incommensurable et une douleur vive dans la vie et le cœur de ceux qui sont restés. Que la mort soit survenue subitement ou qu’elle soit la somme d’une longue maladie, accepter la perte est toujours difficile et faire son deuil est souvent un long et pénible chemin. Les personnes en deuil passent par des étapes difficiles et peuvent même souffrir de troubles dépressifs qu’il est important de connaitre pour mieux s’en sortir. Pour surmonter le deuil, il est parfois important de parler de la mort avant le décès du membre de la famille dans le cas d’une maladie grave et incurable. Découvrez les différentes étapes du deuil qui peuvent durer plus ou moins longtemps pour chacun en fonction des circonstances : suicide, décès des suites d’une longue maladie, mort d’un enfant…
Une maladie, la vieillesse ou les accidents sont des épreuves difficiles à vivre. Souvent, la question de ce qui se passe « après » la perte d’un être cher n’est pas soulevée. Quoi qu’il en soit, respecter le deuil permet de mieux appréhender le futur. Cette période douloureuse est parfois insupportable que certains proches n’arrivent pas à surmonter la mort d’un proche. L’aide d’un psychothérapeute peut être essentielle dans le cas de suicide d’un proche. Le praticien apportera son aide pour mieux vivre le deuil et soigner la dépression.
Les personnes endeuillées passent généralement par cinq phases :
1- Le choc et le déni, un état dépressif
Quand survient le décès d’un être cher, la famille reçoit d’abord un choc. Quand la mort est soudaine, comme dans le cas d’accident, les survivants ont du mal à croire à la situation. Lorsque le choc est tellement brutal, on ne l’accepte pas et la cicatrisation est difficile. Jusqu’aux obsèques, les proches et les parents disent souvent ne pas croire que cela s’est produit et que cet être aimé soit vraiment parti. Dans les discussions, on entend aussi : c’est comme si la personne était toujours là, quelque part, toujours présente. Certains peuvent faire une dépression sévère et auront même l’impression de sentir la présence du défunt ou d’entendre encore sa voix. C’est une phase qui ne dure pas longtemps, car la personne combien était-elle chère est partie et ne reviendra plus jamais, et qu’on le veuille ou non, c’est définitif. Et c’est là le début de la deuxième phase.
2- La colère
Une fois que la mort apparait comme une évidence, les sentiments liés aux deuils se succèdent : la tristesse, la déprime, la solitude ou le sentiment de manque, de désespoir, la douleur, la colère, la révolte et même un sentiment de culpabilité. Maintenant que la disparition est inéluctable, la rage envahit la personne en deuil qui ne peut encore s’y résoudre et un questionnement sans fin le submerge. Souvent le pourquoi ? Elle cherche un coupable. Peut-être le défunt lui-même, ou la personne qui fait son deuil et l’univers tout entier. Il arrive que ce sentiment de culpabilité vienne de ce qu’on a espéré pouvoir faire encore ensemble qu’on n’a pas pu faire ou surtout en pensant à des choses qu’on n’aurait pu faire mieux, mais qu’on a remis à plus tard parce qu’on croyait avoir le temps. Il y a un sentiment d’impuissance face à cette injustice dont on se sent victime.
3- La négociation
La négociation est aussi vive que la culpabilité est grande. La personne endeuillée essaye de trouver des situations alternatives à ce qui s’est déjà produit. Des machinations, des scénarios sans fin défilent dans sa tête, du genre : et si… ou j’aurais dû… ou encore peut-être que si…. Mais le passé est passé, alors on pourrait aussi marchander avec le futur.
4- La dépression sévère ou simple
Les pensées vagabondent ainsi, mais le moment arrive où on redevient confronté au présent, à la perte et au chagrin, le sentiment de manque affectif et d’injustice deviennent encore plus forts. Des troubles de l’humeur peuvent apparaitre, l’insomnie et parfois aussi des signes de dépression. La personne tombe dans l’isolement et la dépression et subit parfois un traumatisme. Cette phase peut être récurrente, en fonction du lien que la personne endeuillée avait avec la personne décédée ou encore le sentiment de culpabilité qui l’envahit. Cela n’a rien de pathologique, il s’agit d’une réaction normale face à la perte.
5- L’acceptation
On ne se remet jamais vraiment de la perte d’un enfant, de la disparition de l’être aimé ou du départ d’un parent. La nostalgie sera toujours là. De temps en temps, la tristesse revient quand on y repense, mais on comprend finalement que la vie continue et que ce manque fera à jamais partie de notre existence. L’acceptation est d’essayer d’aller de l’avant, de passer petit à petit à la reconstruction de la vie autour de soi, à prendre soin de soi en composant avec ce qui reste. Il est question de réorganiser sa vie avec cette absence, en ayant conscience que la vie après cette séparation prendra un autre sens malgré la mélancolie qui s’installe.
Chacun a sa façon de gérer les situations dont il fait face. Mais souvent, la douleur face à la séparation définitive après la mort d’un être cher fait naître un sentiment de culpabilité, un sentiment de pas assez : pas assez fait attention, pas passé assez de temps ensemble, pas assez profité….
Les funérailles et l’organisation de rites selon les coutumes du défunt et de sa famille sont importantes pour mettre un terme au contact physique. C’est une façon de dire au revoir aux personnes disparues. C’est à ce moment qu’on s’active pour réaliser les derniers gestes pour rendre un bel hommage au proche, lui préparer un enterrement digne malgré la grande tristesse. Pleurer un bon coup peut être un soulagement.
En cas d’apparition de symptômes de la dépression pour un des proches, notamment si quelqu’un envisage la fin et peut être proche du suicide, la communication ou la consultation d’un psychothérapeute (psychologue, psychanalyste ou psychiatre) est conseillée.
Dr. Holi Rajery