Dr. Holi Rajery - Linkedin
En soins palliatifs, la gestion de la douleur représente un défi quotidien. Chaque patient vit la souffrance de manière unique, influencée par son état de santé, son histoire et sa sensibilité personnelle. Si les traitements conventionnels – antalgiques et opioïdes – restent des références incontournables, ils ne suffisent pas toujours ou entraînent des effets secondaires indésirables.
C’est ici qu’intervient l’approche personnalisée, qui permet d’ajuster la prise en charge aux besoins spécifiques de chaque patient. En intégrant des thérapies complémentaires, cette approche ouvre la voie à des solutions mieux tolérées et plus efficaces.
Adopter une approche individualisée, c’est offrir à chaque patient un traitement adapté à son vécu, ses attentes et ses besoins spécifiques. Cela permet d’optimiser son confort et de prendre en compte des dimensions souvent négligées : psychologique, émotionnelle et sociale.
La douleur ne se résume pas à une intensité chiffrée sur une échelle de 1 à 10. Elle est influencée par plusieurs facteurs :
● La pathologie et son évolution,
● Les antécédents médicaux et la tolérance aux traitements,
● L’état émotionnel et psychologique,
● Le vécu personnel et les croyances.
La douleur impacte bien plus que le corps, elle altère le sommeil, l’appétit, l’humeur et les interactions sociales.
Puisque les protocoles standards, souvent rigides, ne conviennent pas toujours, une approche personnalisée permet donc d’ajuster les traitements en continu afin de garantir un soulagement optimal.
La prise en charge de la douleur en soins palliatifs ne peut pas se limiter aux médicaments. Les antalgiques et opioïdes, bien que puissants, ont leurs limites. C’est pourquoi les thérapies complémentaires gagnent en reconnaissance et s’intègrent dans les stratégies thérapeutiques globales.
Issue de la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture repose sur l’insertion de fines aiguilles en des points précis du corps. Si son objectif initial est d’harmoniser les flux énergétiques, son efficacité repose aussi sur des mécanismes scientifiquement prouvés.
Elle stimule les terminaisons nerveuses et favorise la libération d’endorphines, les antalgiques naturels du corps, améliore la circulation sanguine et régule les neurotransmetteurs impliqués dans la douleur.
Des études montrent son effet bénéfique sur les douleurs chroniques et neuropathiques ainsi que sur l’anxiété et le sommeil.
On l’utilise pour soulager :
● Les douleurs musculo-squelettiques et neuropathiques,
● L’anxiété et les troubles du sommeil,
● Les nausées et les troubles digestifs.
Issu du cannabis, le cannabidiol (CBD) suscite un intérêt croissant en soins palliatifs. Contrairement au THC, il ne provoque aucun effet psychotrope, mais possède des propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et anxiolytiques.
Il agit sur le système endocannabinoïde, un réseau de récepteurs qui régule la douleur, le stress et le sommeil. De même, il aide à moduler la transmission des signaux douloureux et réduit l’inflammation. Son utilisation permet de diminuer l’anxiété et d’améliorer la qualité du sommeil.
Ses modes d’administration sont sous la forme d’huiles sublinguales, de crèmes topiques pour les douleurs localisées, de capsules et de tisanes.
Important ! Chaque patient réagit différemment au CBD, d’où l’importance d’un ajustement du dosage avec un professionnel de santé.
Longtemps perçue comme une pratique ésotérique, l’hypnose médicale est aujourd’hui reconnue par la science pour son efficacité dans la gestion de la douleur et du stress.
Elle permet au patient d’entrer dans un état modifié de conscience où il devient plus réceptif aux suggestions positives. L’hypnose agit sur les circuits neurologiques de la douleur et modifie la perception des signaux douloureux.
On s’en sert pour soulager les douleurs chroniques et aiguës, diminuer l’anxiété et améliorer le sommeil
En oncologie, l’hypnose est utilisée pour atténuer la douleur lors de soins invasifs comme les ponctions lombaires ou les changements de pansements.
L’aromathérapie utilise les huiles essentielles pour soulager la douleur et favoriser la détente. En soins palliatifs, elle constitue un complément efficace aux autres traitements.
Les huiles essentielles agissent sur le système limbique pour réguler les émotions et la perception de la douleur. En soins palliatifs, on se sert couramment de :
● La lavande qui assure relaxation et réduction de l’anxiété,
● La camomille pour l’apaisement des tensions nerveuses et musculaires,
● La menthe poivré pour soulager les nausées et les céphalées
Facile à intégrer au quotidien, l’aromathérapie a peu d’effets secondaires lorsqu’elle est bien dosée.
L’intégration des médecines alternatives et complémentaires dans les parcours de soins permet d’améliorer la qualité de vie des patients. L’information et la formation des soignants et des familles sont essentielles pour garantir une prise en charge optimale et adaptée.
Une approche plus humaine permet de replacer le patient au cœur de son propre traitement, en lui offrant des solutions personnalisées pour mieux vivre sa fin de vie.