Dr. Holi Rajery - Linkedin
Le réchauffement climatique et les perturbations de l’environnement a fortement augmenté la prévalence des cancers de la peau. Aujourd’hui, l’Australie en détient le triste record mondial, avec un nouveau cas toutes les 30 minutes. En France, 80.000 cas sont enregistrés chaque année. En général, le cancer de la peau touche 40% des personnes à la peau blanche, 5% des hispaniques, à 2 à 3% des Asiatiques et 1% des Noirs.
Mais qu’est-ce que le cancer de la peau exactement ? Quels sont les différents types, les causes, les facteurs de risque, les symptômes, les préventions ? Nous vous disons tout.
Le cancer qui a différents stades avant d’aboutir à la phase terminale, provient d’une transformation anormale des cellules qui se multiplient très rapidement et forment finalement une tumeur maligne. La tumeur libère ces cellules cancéreuses qui se propagent dans les vaisseaux lymphatiques et sanguins et finissent par former une nouvelle tumeur qu’on appelle métastase.
Le cancer de la peau se développe par les cellules cutanées.
Il arrive que les cellules de la peau subissent des modifications qui dérèglent leur comportement et leur développement. Ils se multiplient alors de manière non maitrisable et finissent par former une tumeur maligne de différents types, qui se développe localement ou qui envahit d’autres parties du corps.
Les tumeurs ne sont pas toujours malignes, comme le cas des grains de beauté, des acrochordons ou des dermatofibromes.
Le cancer de la peau se décline en différents types :
La pigmentation de la peau est donnée par une molécule qu’on appelle mélanine et qui est composée de cellules appelées mélanocytes. Quand les mélanocytes se développent de façon anormale, elles forment une tumeur qui est le mélanome. Le mélanome peut se développer in situ (localement) ou s’étendre vers le derme et les autres organismes.
Cette tumeur est la plus agressive et se développe rapidement en métastase et fait partie des pathologies mortelles en France. Elle existe en 4 types :
Le carcinome est le plus répandu de tous les cancers chez l’être humain. Il se divise en 3 types :
Il n’est pas héréditaire, il s’agit plutôt de prédisposition puisque la couleur de peau joue un grand rôle dans les facteurs de risque.
La peau blanche est la plus exposée aux risques du fait qu’elle produit moins de mélanine qui protège l’épiderme des rayons UV. Une autre prédisposition est aussi le fait d’avoir au moins deux membres de la cellule familiale atteints d’un cancer de la peau.
Les autres risques liés à l’individu sont :
Il existe aussi des facteurs environnementaux :
En France, selon Santé Publique France, 70 % des cas sont des carcinomes basocellulaires et 19% des mélanomes, le type le plus mortel des cancers de la peau. La fondation pour la recherche sur le cancer avance un chiffre de plus de 433.000 cas diagnostiqués en France, en 2023.
En 2018, un peu moins de 2000 décès sur 15.500 cas de mélanomes ont été enregistrés d’après l’Institut National du Cancer. On diagnostique près de 6000 cas tous les ans.
Depuis 50 ans, le nombre de malades est doublé tous les 10 ans en Europe et en Amérique du Nord.
Avec la dégradation de l’environnement et du mode de vie, 80% des mélanomes s’étendent sur une peau saine et 20% à partir des grains de beauté.
Les jeunes de moins de 15 ans ne développent pas de risque de mélanome, sauf dans des cas très rares.
Il est vital de détecter précocement le cancer de la peau pour pouvoir mieux le guérir, même si l’âge de diagnostic est aujourd’hui dans une tendance à la baisse.
Sans être paranoïaque, il est essentiel d’être attentif quand la peau montre des signes anormaux, car un diagnostic précoce peut éviter une mort certaine.
Les carcinomes basocellulaire et épidermoïde se manifestent par une excroissance de couleur un peu plus sombre que la peau sur le visage ou le cou. Ils peuvent aussi apparaitre sur la poitrine ou sur le dos sous forme de plaque rosée ou de lésion.
Les caractéristiques du mélanome
Il est possible de faire un autodiagnostic en attendant le rendez-vous chez le médecin, grâce au système « ABCDE » :
Ce type de cancer n’évolue presque jamais dans les autres organes, comme le cas du cancer des os qui peut évoluer rapidement en phase terminale, et peut être guéri avec un traitement à temps.
Ils sont évolutifs et plus tôt on les diagnostique, mieux on a des chances de les guérir. Le médecin peut livrer un pronostic et donner le traitement adéquat après l’examen de la tumeur et le constat d’une présence de cellules cancéreuses.
Le mélanome se développe en 5 stades. Les étapes 0 et 1 sont dites précoces, l’étape 2 est intermédiaire, les étapes 3 et 4 sont avancées.
L’évolution du cancer ne suit malheureusement pas toujours précisément ces étapes, ce qui pourrait compliquer le diagnostic.
L’examen se fait à l’œil nu, en s’aidant d’un miroir pour voir les parties dans le dos, sur les épaules ou sur le visage. Il est conseillé de le faire 2 ou 3 fois dans l’année.
Que chercher sur la peau ?
La biopsie consiste à prélever un petit morceau de la peau pour une analyse anatomopathologique au moyen d’un microscope. C’est une opération bénigne et facile à exécuter qui permet non seulement de détecter les cellules cancéreuses, mais aussi le type de cancer s’il est présent.
En cas de diagnostic positif après la biopsie, il faut déterminer le stade du cancer par d’autres analyses, dont celle du sang. Le médecin procède également à des examens d’imagerie : IRM, TEP, tomodensitogrammes, etc.
Plusieurs caractéristiques sont prises en compte, dont l’étendue de la maladie, la présence de tumeur ou de cellules cancéreuses dans les vaisseaux… ce qui rend l’examen complexe et minutieux.
Généralement, le premier traitement consiste à supprimer la partie cancéreuse in situ - et une partie saine autour d’elle - pour réduire le risque de récidive, par un acte qu’on appelle résection chirurgicale.
Cependant la suite de la prise en charge dépend de divers facteurs : le profil du patient, le type et le stade de la maladie, ainsi que sa rapidité d’invasion. Le traitement est donc personnalisé.
Les spécialistes ont recours à différentes thérapies selon le cas.
La chimiothérapie consiste à prendre des médicaments qui vont éliminer les cellules cancéreuses par voie orale (liquide ou gélules) ou par injection intraveineuse.
C’est un traitement qui consiste à appliquer du froid sur l’endroit atteint du cancer par le biais d’injection d’azote liquide qui va geler les cellules cancéreuses. Son avantage est qu’il est non invasif.
Comme son nom l’indique, les médicaments de ce traitement ciblent précisément les cellules anormales qui se développent, un peu à l’image de la chimiothérapie. Les cellules saines ne sont donc pas touchées.
Il s’agit de radier les cellules cancéreuses par rayon X pour les détruire. Cette thérapie est en général combinée avec d’autres traitements et destinée au cancer de stade avancé.
Comme la thérapie ciblée, ce traitement est assez récent pour soigner un cancer au stade avancé. Il consiste à inciter le système immunitaire à identifier et à combattre les mauvaises cellules.
D’autres types de thérapies existent aussi, comme la thérapie photodynamique ou le curetage.
Les études portent essentiellement sur l’amélioration de la lutte contre les cancers très agressifs, elles se penchent particulièrement sur l’amélioration de l’efficacité des traitements ciblés. Elles tentent aussi la combinaison de 2 traitements pour découvrir si la performance est meilleure.
Les recherches ont aussi pour objectif d’améliorer la performance du dépistage. L’IA va être au service de l’oncologie pour augmenter la précision des diagnostics par une meilleure lecture des imageries dermiques.
Un suivi régulier est nécessaire, voire vital, pour éradiquer le cancer et, si possible, éviter la récidive.
Il s’agit surtout d’une aide psychologique après l’annonce du diagnostic et durant tout le traitement pour soutenir le malade et ses proches.
Les psycho-oncologues et les psychologues sont disponibles pour des échanges dans les établissements spécialement dédiés au cancer.
Le patient et sa famille peuvent aussi avoir recours au soutien de diverses associations contre le cancer qui font des partages d’expérience.
Les rayons UV sont les principaux dangers pour la peau. La prévention principale contre les cancers de la peau est donc de se protéger du soleil par tous les moyens :
Plus on est jeune, plus la peau est vulnérable. Les enfants et les bébés doivent donc être particulièrement protégés des rayons UV.
Les cabines de bronzage et les lampes solaires sont déconseillées, car l’intensité de leurs rayons est beaucoup plus élevée que celle du rayon solaire.