Dr. Holi Rajery - Linkedin
Une personne en fin de vie souhaite souvent passer les derniers moments de sa vie dans la dignité humaine, dans son univers habituel et sans douleur. Aucun personnel soignant ne pourra le lui refuser. En France, 70% de la population souhaite vivre ces moments à domicile. Cette option est devenue une perspective avec les évolutions de certains règlements et de la médecine palliative.
Pourquoi les patients optent tant pour cette possibilité ? Voici les éléments de réponse.
L’organisation et l’accompagnement du malade à domicile sont définis dans une circulaire du 26 août 1986.
Les soins palliatifs à domicile ne peuvent pas être dispensés par une seule personne. La présence d’une équipe pluridisciplinaire reste obligatoire, elle est constituée par différents acteurs spécialisés en soins palliatifs : médecin, pharmacien, psychologue, paramédical, aide-soignant, kinésithérapeute, service d’aide à domicile, auxiliaires de vie.
L’équipe aide à réaliser la volonté du malade chez lui. Elle doit être en mesure d’identifier les désirs et les besoins du sujet en fin de vie. Elle est constituée par une équipe d’appui de réseaux en soins palliatifs et une équipe mobile, qui doivent être disponibles à plein temps.
Pour favoriser son bon déroulement, les différents acteurs doivent coordonner leur intervention. En plus des ressources humaines, la mise en place de matériels spécifiques reste une condition inévitable.
En cas de situation d’urgence, l’équipe doit déjà prévoir leur prise en charge. Le médecin traitant peut même dispenser des prescriptions anticipées pour soulager les douleurs et le patient doit rester en contact avec un service hospitalier capable de le recevoir.
L’accompagnement à domicile peut connaitre des limites. Mais, si beaucoup de personnes en fin de vie choisissent ce lieu, c’est surtout parce qu’il comprend plusieurs avantages.
Il faut aussi se rappeler que même si ces soins ont un coût, ils sont pris en charge en intégralité par l’assurance maladie. Le patient peut recevoir des aides financières pour faciliter les procédures administratives, mais il connait quelques limites.
Seulement 30% des personnes en fin de vie arrivent à accéder à des soins dans le cadre d’hospitalisation à domicile. En cas d’aggravation des symptômes, le domicile ne présente pas un lieu favorable pour prendre en charge les urgences. Des complications telles que vomissements à répétition, occlusions, troubles graves du comportement ne peuvent pas être gérés à domicile.
D’autres étapes représentent également des contraintes pour le patient et pour son entourage : le retour à domicile, qui doit être adapté aux besoins du patient avant son installation. Quelques conditions sont nécessaires pour la prise en compte spécifique de ces soins.
Ce sont les besoins de matériels spécifiques, la disponibilité d’un environnement psychologique et l’intervention d’une équipe formée et spécialisée. Les professionnels constituant cette équipe doivent être capables de dispenser les mêmes qualités de soins qu’à l’hôpital.
Matériels ou équipements, environnement médico-social, l’organisation trouve toute sa difficulté. D’ailleurs, une évaluation doit être réalisée pour vérifier les conditions de logement, de l’acceptation et de la disponibilité de l’entourage.
Une situation limitant également les soins réside dans le coût élevé de cette forme d’accompagnement. La réticence des médecins traitants à dispenser des soins à domicile limite aussi leur pratique dans le lieu de résidence.
Avec le temps, l’entourage et les proches risquent de s’épuiser et l’hospitalisation à domicile pourra prendre fin. Beaucoup de patients ou de familles préfèrent être accompagnés dans les milieux hospitaliers.