Dr. Holi Rajery - Linkedin
La mort pour chaque être vivant est une certitude. Bien qu’on sache qu’on peut mourir à tout moment, l’idée même de la mort est effrayante à tel point que le sujet est devenu tabou.
Pour les personnes en fin de vie ou en soins palliatifs, la perspective de mourir est encore plus présente. Jour après jour, ils sentent que la fin est proche et essaient tant bien que mal de se préparer à cette évidence. Les aider à mieux vivre ce cap est d’ailleurs un des enjeux de la formation des accompagnants des patients en fin de vie en EHPAD.
Dans ces moments difficiles, les personnes en fin de vie ont besoin d’être accompagnées et rassurées pour passer le cap. Personnel de santé et proches sont en première ligne pour ces derniers instants.
Dans le Code de déontologie médicale, l’article 35 stipule que le pronostic fatal doit être révélé avec circonspection.
Dans les hôpitaux, le personnel médical ne dispose pas d’une conduite spécifique à tenir pour annoncer à une personne en phase terminale que la fin est proche. Les médecins essaient de rendre en fonction de la personne en face l’annonce moins difficile ou douloureuse.
En général, les malades ressentent que la maladie dont ils souffrent est grave et qu’il y a des chances qu’ils ne s’en sortent pas. Ils se tournent alors vers les médecins pour confirmer leurs doutes.
Le personnel soignant se renseigne sur ce que le malade sait de son état et se rassure qu’il veuille connaître la vérité ou au contraire qu’il souhaite être réconforté. Il est important que le patient prenne l’initiative lui-même de connaître son état et que les choses se fassent à son rythme pour ne pas le brusquer ou lui faire peur.
De son côté, le personnel soignant doit donner l’information avec délicatesse, simplement, et sans mentir. Pour ne pas effrayer et pour apporter un peu de réconfort au malade, il doit insister sur l’accompagnement dont ce dernier pourra bénéficier durant son cheminement jusqu’à sa fin de vie.
Certains médecins ont du mal à parler du sujet avec le malade, considérant à tort que le malade ne souhaite pas aborder ce sujet délicat. Il est judicieux d’impliquer la famille qui devra continuer d’agir normalement avec lui. Les proches devront écouter le malade, évoquer des événements proches de la mort pour qu’il dise ce qu’il souhaite avoir à ses obsèques et partager les plus beaux souvenirs.
Le malade a le droit d’avoir toutes les informations sur son état de santé. L’article L1111-4 du Code de la Santé publique relatif aux droits des malades et à la fin de la vie stipule que même si le médecin se rend compte qu’il a les moyens de soulager une personne en phase terminale ou avancée, et que ce traitement peut abréger sa vie, il a la responsabilité d’informer son patient. Ce dernier doit pouvoir rester maître de sa vie jusqu’à la fin et prendre toutes les décisions concernant sa santé.
En parallèle, la loi de mars 2002 et le Code de déontologie médical stipulent que le pronostic doit être révélé au patient. S’il est grave, le médecin peut le dissimuler surtout si le malade tient à rester dans l’ignorance.
En évoquant le terme de phase finale, on revient sur la notion des soins palliatifs. Accompagner un malade en fin de vie ne consiste pas seulement à le soulager d’une souffrance physique. C’est aussi lui apporter un soulagement mental, psychologique et même spirituel. L’objectif est d’aider le malade à surmonter l’épreuve qui l’attend. On peut apprendre d’ores et déjà à reconnaitre les symptômes que peut présenter une personne mourante.
Un accompagnement implique également une relation entre le personnel soignant, le patient et sa famille. Cette relation est basée sur l’écoute, le respect et la confiance. Accompagner un malade en fin de vie implique enfin de permettre au malade de vivre pleinement le peu de temps qui lui reste, comme il le voudrait, en toute dignité.