Dr. Holi Rajery - Linkedin
Dire qu’un sénior est en phase palliative ou non est un sujet assez difficile à cerner à cause de la vieillesse, à moins qu’il ne soit victime d’une affection grave et incurable. Le problème de délimitation de la frontière entre le grand âge et la fin de vie se pose, car selon différents contextes il s’avère que le grand âge peut commencer aussi bien à 60 ans qu’à 90 ans.
La fin de vie peut par contre indiquer les derniers moments de vie de la personne allant de 2 semaines à quelques mois, voire davantage. Par conséquent, des spécialistes en phase palliative ont fait le choix de désigner une personne âgée en tant que tel, celle qui a besoin de soins et de prise en charge permanents et qui ne peut plus dépendre d’elle-même.
L’accompagnement d’une personne âgée en fin de vie, dont le pronostic vital est engagé, est surtout basé sur la communication et le soutien, qu’il s’agisse d’un proche en fin de vie ou de patients mourants. Il faut savoir parler avec la personne et être à l’écoute de ses confidences, de ses désirs, mais surtout lui montrer beaucoup d’attention. Il faut également accepter ses choix pour améliorer la qualité de vie des patients.
Symptômes courants de fin de vie du grand âge
Chez les personnes âgées, outre les conséquences de chutes qui leur sont fatales, le vieillissement des cellules et des tissus induit au dépérissement. La peau s’affaisse et le corps se ratatine. Au stade de fin de vie, presque tous les sens ne fonctionnent plus et la personne ne réagit plus ni aux bruits, ni au toucher et parfois, perd l’appétit. Les fonctions urinaires perdent également de leur capacité normale, du fait d’un dysfonctionnement progressif des reins. Les fonctions cérébrales et nerveuses se dégradent, engendrant des pathologies incurables comme la maladie de Parkinson ou encore la maladie d’Alzheimer et dont les manifestations se font de plus en plus fréquentes en s’aggravant. En somme, la personne meurt à petit feu et sa longévité est remise en question.
Soins palliatifs gérontologiques
La gérontologie est l’étude du vieillissement dans toutes ses dimensions que ce soit sociale, psychologique ou médicale, et analyse ses conséquences sur l’environnement de la personne âgée. Un gérontologue s’occupe des troubles et des maladies liés à l’âge ainsi que du traitement de la douleur. Son rôle est de favoriser le bien-être de ces personnes, souvent malades, en leur prodiguant des soins personnalisés et uniques selon leur cas, pour de meilleures conditions de vie.
Les soins palliatifs gérontologiques désignent donc les soins curatifs ou les soins de support ainsi que les accompagnements spécifiques des personnes âgées en fin de vie. Le principe est de soulager les douleurs physiques du patient, de le réconforter tout en communiquant avec lui sans rien lui cacher sur son cas, de veiller à son environnement et de lui permettre de rester dans son environnement quotidien pour éviter les angoisses ou le stress. Une équipe interdisciplinaire composée d’assistantes sociales, d’infirmiers, de spécialistes pour les soins actifs, de guide spirituel et autres assure cette mission, qu’il s’agisse de maladie évolutive ou non. C’est un travail d’équipe qui contribue à offrir des structures de soins adaptées au patient et son entourage.
Assistant de soins en gérontologie
L’assistant de soins en gérontologie a pour principal travail de soutenir et de surveiller les personnes âgées. Il fait en sorte qu’elles aient un minimum d’autonomie. Il les accompagne par exemple dans différentes activités quotidiennes comme du sport, de la cuisine, prendre une douche ou s’habiller, etc. Il essaye de leur faire apprécier chaque activité.
Entre autres, il peut proposer des activités qui aident à soigner, seul ou en groupe, et aider ainsi à retarder, voire réduire les troubles comportementaux. Le sénior peut ainsi établir et maintenir ses liens sociaux avec d’autres personnes âgées ou une personne de confiance. Parmi ces animations, le patient a le choix entre un atelier de cuisine, une séance de sport doux, le jardinage, la peinture et beaucoup d’autres.
L’assistant pourrait aussi accompagner les proches pour les guider dans les soins à prodiguer dans un centre d’hébergement pour personnes âgées ou un Ehpad.
Rôle des aidants familiaux
Le décès d’un parent âgé ne provient pas forcément des suites de maladie. Le vieillissement naturel est aussi un facteur de fin de vie incontournable. Néanmoins, la personne peut se maintenir en vie pendant un temps plus ou moins long tout en étant en perte d’autonomie partielle ou totale. Le fait de prendre soin des personnes âgées consiste alors à améliorer leur qualité de vie et à renforcer leur autonomie.
Dans le cas d’un maintien à domicile, la famille et l’entourage immédiat auront le rôle de se charger des soins quotidiens, tels que leur toilette, leur nourriture… mais surtout de s’enquérir et de répondre à leurs besoins de manière à leur apporter du confort et une meilleure qualité de vie. De même, l’accompagnement des personnes consiste à prêter l’oreille à leurs moindres désirs, à les laisser s’exprimer, en somme, à combattre leur isolement. Le grand âge en fin de vie, du fait de sa fragilité et de sa vulnérabilité, requiert en effet une attention particulière si on leur souhaite une agonie en douceur et dans la sérénité. Il en est ainsi du recours aux services, à domicile, d’un auxiliaire de vie, généralement à titre de bénévolat.
Contribution des proches dans l’accompagnement d’un sujet âgé atteint d’une démence
L’accompagnement d’une personne âgée en fin de vie atteinte de trouble psychique ou de personne en phase terminale ou en phase avancée de maladie grave est spécifique. Elle demande un grand dévouement et une préparation psychologique et physique des proches. Les patients ont en général des comportements inattendus allant d’un extrême à un autre quand ils souffrent d’affection grave et incurable. Ceci rend leur prise en charge plus difficile, qu’il s’agisse de soins à domicile ou dans un milieu hospitalier pour des soins intensifs. Il y a différents formes de démence : la perte de mémoire, l’Alzheimer, la démence vasculaire, etc.
La prise en charge des patients atteints de trouble psychique et l’organisation des soins se fait en 3 étapes : les SCPD ou symptômes comportementaux psychologiques dans les démences en usant de méthodes thérapeutiques classiques. Il y a ensuite le suivi personnalisé du patient incluant la prise en charge cognitive et la stimulation psychologique et enfin, la prise en compte de l’environnement personnel et professionnel du patient dans son lieu de vie.
Le rôle des proches du patient dément est constitué de multiples activités, notamment le soutient permanent et direct à la personne, que ce soit pour la gestion de ses médicaments, son hygiène, son transport, mais surtout son soutien psychologique. Si besoin, la personne de confiance, qui doit être une personne majeure, peut recourir l’aide d’un psychologue pour l’accompagnement du patient mourant.
Ce qui est primordial est qu’ils soient suffisamment impliqués dans l’accompagnement de fin de vie et qu’ils ne négligent pas la personne concernée, qu’ils maintiennent la solidarité familiale. A l’approche de la mort, la prise en charge de l’entourage du patient est tout aussi importante et passe par la reconnaissance des compétences et de la souffrance des aidants ainsi que les psychoéducation simples et complexes.
L’intervention d’une équipe mobile de soins palliatifs, sous les directives d’un chef de service, peut être demandée à tout moment suite à un appel téléphonique en cas d’urgence.
En cas de maladie grave incurable, le maintien à domicile peut être demandé par l’accompagnateur qui bénéficie d’une allocation journalière et de congé de solidarité familiale. Une hospitalisation à domicile ou dans une maison médicale implique toujours le suivi par le médecin traitant, ainsi que par une unité de soins palliatifs composée d’une équipe soignante qui assure des soins de confort.
Il ne s’agit en aucun cas d’arrêt des traitements, mais d’une continuité des soins, car une assistance au suicide est en contradiction avec les rôles de la médecine définis par le code de la déontologie médicale. Toutefois, selon la loi Leonetti Claeys du 2 février 2016, les droits des malades qui souffrent de maladies incurables et douloureuses doivent être respectés en leur donnant la possibilité à une sédation profonde pour mourir dans la dignité.
Soins en résidences spécialisées
Différents dispositifs de soins particuliers pour personnes âgées dépendantes fournissent des soins palliatifs, de manière à leur assurer une meilleure qualité de vie durant la phase de leur agonie. Il en est ainsi des maisons de retraite, ou encore des Etablissements d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes ou Ehpad pour un hébergement temporaire ou à long terme. Elles ont une équipe spécialisée en soins infirmiers qui se relaie au chevet des pensionnaires.
Les proches jouent le rôle d’interlocuteur direct entre l’équipe soignante et le patient, en préservant le concept de solidarités dans toute prise de décision relative à cette fin de vie imminente. Au sein de ces établissements, le patient bénéficiera d’une protection sociale d’autant plus que si lui ou un de ses descendants avait cotisé à l’APA Allocation Personnalisée d’Autonomie ou encore à l’Agirc. Cette forme de couverture sociale devrait couvrir tous les frais de pensionnat en centre spécialisé.