Dr. Holi Rajery - Linkedin
Chaque année, près d’un tiers des cancers vus en diagnostic surviennent chez des personnes de plus de 70 ans. Il reste la première cause de décès en France chez les 65 à 80 ans. Parmi cette tranche d’âge, 40% sont concernées par cette maladie, une des causes principales de la fin de vie chez les séniors. Quel rôle joue l’âge dans ce fléau ?
Le risque de devenir cancéreux augmente-t-il quand une personne atteint le stade du grand âge ? Effectivement, même si certaines maladies cancéreuses peuvent apparaître à tout âge, elles deviennent plus fréquentes au fur à mesure que le sujet vieillit. C’est donc un facteur de risque majeur.
La survenue de la maladie augmente considérablement avec l’âge. Certains types de cancers deviennent spécifiques chez les seniors, celui de la prostate et du sein sont typiques. Le risque de développer un cancer mammaire varie avec l’âge. Avant 35 ans, 10% des cas atteignent les femmes. Et avant 50 ans, les femmes le développent dans 20% des cas.
La plupart des cancers de prostate sont découverts après 65 ans chez les hommes. Ils surviennent à 60% après l’âge de 80 ans et à 95% entre 57 et 88 ans.
D’autres facteurs peuvent être imputés au rôle que joue l’âge dans cette maladie, cela reste un déterminant majeur de fragilité. Plus l’être humain est âgé, plus l’immunité de son organisme est réduit et plus il devient vulnérable et sensible aux différentes agressions extérieures. La baisse de l’immunité expose les séniors à ces facteurs agressifs extérieurs. Le corps est contraint aux différents changements pendant la période de vieillissement. Tout le système se trouve au ralenti. Il y a une diminution de la masse hydrique, une baisse de la fonction du foie et des reins et un ralentissement du renouvellement cellulaire.
La conséquence sur les différents organes reste importante avec sa fragilisation. Beaucoup de facteurs de risques s’accumulent avec le temps. Et la personne cumule les agressions subies au fil du temps. Tout ce processus favorise l’arrivée de cette maladie incurable chez les seniors. L’association de plusieurs maladies ne les aide pas à mieux combattre une infection.
Il y a d’autres facteurs de risques tels que les facteurs hormonaux, certains agents infectieux, certains produits alimentaires et substances cancérigènes. Il y a également une prédisposition de genre.
Les hommes sont plus touchés par les cancers colorectaux ou gastriques que les femmes. La génétique reste également un des facteurs de risques avec un taux de 5 à 10% parmi les autres. Les habitudes toxiques telles que l’alcoolisme et le tabagisme exposent les sujets à cette fatalité. Il ne faut pas oublier la place des facteurs environnementaux. Le stress, la sédentarité, la pollution environnementale et les rayons ionisants sont les plus responsables.
Il est très important d’effectuer un dépistage le plus tôt possible. Il y en a plusieurs types. La mammographie est destinée pour dépister le cancer du sein. Les frottis vaginaux et utérins sont essentiels et doivent être systématiques suivant l’âge pour détecter le cancer du col de l’utérus. Et enfin la recherche de sang dans les selles permet la détection du cancer du côlon et du rectum.
Le seul moyen de diagnostic reste la biopsie et l’analyse du prélèvement des pièces biologiques. Le but du dépistage reste à détecter la maladie avant que les signes tangibles n’apparaissent. L’efficacité du traitement dépend de cette précocité du dépistage.
Cependant, le diagnostic des cancers se fait souvent tardivement chez les séniors. La raison est que le dépistage n’est pas systématique. L’âge constitue un facteur d’exclusion en matière de dépistage chez cette tranche d’âge. Les jeunes jouissent davantage d’un niveau de soins plus élevé.
L’âge ne doit pas constituer une justification d’une abstention de soins ou de traitement estime les professionnels médicaux. L’Organisation mondiale de la Santé a établi des critères pour justifier le dépistage d’une pathologie. D’autant plus que l’égal accès aux soins est défini dans le code de la santé publique.
La lutte concerne le patient dans un premier temps, qui se doit d’adopter un comportement et un mode de vie sain. Il doit arrêter de fumer et éviter la sédentarité, se protéger contre les rayons UV. Il doit également assurer une hydratation et une alimentation correcte, préférer les éléments nutritifs contenant des substances antioxydantes. Il doit également collaborer avec l’équipe médicale pour respecter les consignes. Il y a une autre forme de lutte en participant aux essais cliniques pour s’investir dans les progrès de la recherche.
Une positive attitude contribue certainement à mieux vivre avec le cancer, bien que cela n’ait pas été démontré par des études scientifiques. Elle permettrait d’optimiser les chances de guérison et favoriserait la réduction du stress qui affaiblit le système immunitaire. En effet, cet état est néfaste pour un cancéreux. L’attitude positive permettrait la production d’une hormone de bonne humeur.
Les résultats d’une attitude positive sur la prévention ou la guérison du cancer chez les personnes âgées ne sont pas encore précis. Seules les expériences des psychologues et neuropsychologues peuvent faire le lien, ainsi que la documentation dans des livres.
Certains sentiments négatifs tels que l’anxiété et la dépression pourraient provoquer des effets négatifs à la chimiothérapie. La dépression impacterait sur la qualité de vie du patient. Elle augmenterait le risque de mauvaise observance thérapeutique et de la résilience aux effets secondaires de traitement.
1- L’espoir avec les médicaments
La tumeur cancéreuse est capable de se propager vers d’autres tissus. Le circuit débute au niveau des vaisseaux sanguins, ensuite dans les vaisseaux lymphatiques pour atteindre les autres organes.
Dans une évolution lointaine, il finit par former de nouvelles tumeurs appelées métastases. Cette physiopathologie est bonne à savoir pour comprendre les mécanismes, les signes et les conséquences de cette maladie sur l’organisme. Les médicaments possèdent encore un rôle prépondérant dans son pronostic. Sa prise en charge reste également l’affaire de l’industrie pharmaceutique, des médecins et des chercheurs. Toutes ces disciplines jouent un rôle important, elles se doivent d’effectuer des investissements financiers pour découvrir de nouveaux médicaments.
Les chercheurs continuent à faire des avancées pour améliorer l’efficacité des molécules anticancéreuses qui identifient le traitement médicamenteux adapté aux problèmes de santé du sujet.
Il est faux de dire que le cancer devient moins virulent pour les personnes âgées et que les médicaments ne font que les fatiguer.
L’espérance de vie du malade augmente avec la prise de médicaments. Il faut se rappeler que la prise en charge n’est pas seulement médicamenteuse, le suivi reste primordial après 70 ans.
De nouveaux progrès ont été constatés dans l’histoire de la recherche depuis quelques années. De nouveaux médicaments ont été développés, ce sont les thérapies ciblées qui visent à empêcher la croissance ou la prolifération cellulaire des tumeurs. Elles sont utilisées en association avec d’autres traitements contre le cancer.
2- Les autres opportunités de guérison
Le gériatre joue un rôle primordial dans l’accompagnement du patient. Il va créer un système permettant d’accueillir la famille en maison de retraite ou à domicile.
Les associations possèdent également leur place, de nombreuses organisations onco-gériatriques témoignent de l’effet positif de ces associations. Les patients membres profitent de ces effets bénéfiques. Une recherche a montré une amélioration de 40% de la survie des patients, une réduction de 40% des récidives et une baisse des effets néfastes du traitement.
Le sport joue un rôle pour lutter contre ce fléau. Il ne fatigue pas le patient, contrairement aux idées reçues. Les gymnastiques douces, la marche et les exercices physiques apportent de nombreux bienfaits aux seniors atteints de cancer. Le sport combiné avec des interventions psychologiques réduit les symptômes, améliore l’humeur, augmente les chances de survie et permettent d’améliorer la qualité de vie des patients. Cette pratique participe aussi à l’observance thérapeutique du sujet âgé pour préserver une meilleure qualité de vie.