Dr. Holi Rajery - Linkedin
Face à l’accroissement des maladies neurodégénératives et de certaines autres maladies invalidantes chez les personnes âgées, les structures médicalisées essaient d’évoluer pour mieux répondre aux soins et à l’accompagnement des personnes en fin de vie.
Les établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes ou EHPAD font partie de ces lieux qui assurent une prise en charge intégrale des séniors dépendants au-delà de 60 ans dans leur quotidien.
À l’origine, ce sont les couvents pour les sœurs qui accueillaient par charité les personnes indigentes et isolées par leur état de dépendance.
Dans les années d’après guerre, ces établissements d’hébergement ont évolué en hospice. Leur rôle est défini par l’article L678 du code de la santé publique. Les hospices apportent aux vieillards et infirmes l’hébergement pour des soins qui leur sont nécessaires.
En 1975, une loi a été votée pour offrir à ces maisons la possibilité de choisir entre être médicalisé ou non et sont devenus à cette occasion des institutions médicosociales ou sociales. Ceci est défini dans l’article 5 de la loi du 30 juin 1975.
Mais très vite, une modification terminologique va se faire avec l’élévation du niveau de vie du pays. Le nom « hospice » est abandonné et est remplacé par « maison de retraite », qui est devenue un endroit agréable et chaleureux avec des personnels attentifs.
En 1999, une réforme a été apportée par les décrets du 26 avril 1999. Elle a été amorcée par la loi du 24 janvier 1997 qui définit la notion de prestation spécifique de la prise en charge de la dépendance.
Elle a conduit à une appellation spécifique de ces centres en Etablissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes ou EHPAD. C’est une sorte de maison de retraite médicalisée et humanisée. L’Ehpad a parfois la triste réputation d’être un mouroir pour personnes âgées en fin de vie, mais la réalité est là : On entre souvent en Ehpad pour y terminer ses jours, mais en étant accompagné par l’équipe médicale qui suit les protocoles médicaux sur les soins palliatifs et le traitement de la fin de vie en Ehpad.
La loi N°2002-2 du 2 janvier 2002 a rénové l’action sociale et médico-sociale. Depuis, toutes les maisons de retraite médicalisées se sont transformées en EHPAD avec un engagement basé sur des critères qualitatifs.
Si on ne peut pas contredire l’évolution de ces structures dans la prise en charge d’une dépendance, leur appellation a permis de rejeter certains centres qui n’utilisent pas ou qui ne prennent pas en compte le terme « dépendance ».
Le Code de l’action sociale et des familles regroupe les règles qui régissent le fonctionnement des EHPAD qui peuvent être publics ou privés.
Ils signent les conventions tripartites avec l’État et le Département. 43% des EHPAD sont publics, le reste est privé non lucratif ou privé commercial. Ils se sont multipliés depuis 2000.
Les EHPAD s’adressent à des personnes âgées de plus de 60 ans qui ont besoin d’aide et de soins quotidiennement. Ils adoptent différentes approches et modèles pour répondre aux besoins de leur client.
Ce sont à la fois un lieu de soin, de rencontre familiale, un coin de la maison, un lieu de restauration et une possibilité de sortie extérieure. La prise en charge est personnalisée avec un respect de rythme de vie et des activités adaptées.
Pour effectuer une demande d’admission, le sujet doit remplir le dossier national unique d’admission en EHPAD utilisé par tous les établissements.
Les personnels s’occupent des soins au quotidien, qui dépendent des affections des sujets. Ces établissements doivent justifier d’équipements adaptés et d’un personnel qualifié tel que médecin psychologue, infirmiers, aides-soignants et auxiliaires de vie.
Selon une étude réalisée par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie en 2013, les patients en EHPAD présentent huit principales pathologies, dont l’insuffisance cardiaque, le diabète, le syndrome abdominal, la démence, le trouble du comportement, l’hypertension artérielle, la dépression et la dénutrition.
Il prend en charge également le patient dans tout ce qui est relatif à la perte de son autonomie. Il l’aide à s’habiller, à manger, à prendre son bain et à aller aux toilettes. Le patient aura un sentiment de sécurité en famille.
Enfin, ces établissements offrent aussi l’hébergement. Ils peuvent profiter d’un cadre agréable incluant une pension complète, le ménage et le nettoyage, le blanchissage, l’accès à internet, la télévision et le téléphone. Ils peuvent également organiser des activités à l’extérieur.
Le tarif des EHPAD, partiel ou global, est propre à chaque établissement selon la convention tripartite.