Dr. Holi Rajery - Linkedin
Beaucoup de personnes âgées prennent de l’alcool et du tabac, même si leur taux de prévalence est différent de celui des jeunes. Cependant, ils sont plus particulièrement vulnérables aux conséquences de ces produits, même si les quantités consommées sont plus faibles que celles consommées chez les moins âgés. Le tabagisme accélère l’effet du vieillissement, tandis que l’alcool peut entrainer beaucoup de troubles chez les seniors. Y-a-t-il un lien ou une interdépendance entre l’usage de ces deux substances toxiques ?
La plupart du temps, la consommation d’alcool chez les séniors passe inaperçue. L’âge joue un rôle important dans les effets de l’alcool, puisque la sensibilité des cellules du système nerveux central à la toxicité alcoolique augmente avec l’âge.
Les troubles les plus fréquents sont les problèmes cardiovasculaires, gastro-intestinaux, neurologiques, mentaux et urinaires.
Même si l’OMS recommande de ne pas dépasser la consommation quotidienne de boissons alcoolisées de 3 verres chez l’homme et de 2 verres chez la femme, la quantité ingérée, quelle qu’elle soit peut provoquer des problèmes de santé.
Les personnes âgées ressentent plus rapidement les conséquences de l’alcool qui s’absorbe rapidement au niveau du sang et qui sera diffusé dans tout l’organisme. Leur organisme a besoin de beaucoup de temps pour récupérer.
Les effets de l’alcool sont également majorés par la coexistence des maladies séniles. Le cerveau devient davantage sensible aux conséquences de l’alcool à cause d’une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique. Leurs neurones se détruisent facilement, ce qui explique la manifestation des problèmes neurologiques, mentaux et psychologiques.
Leur foie et leurs reins ne fonctionnent plus efficacement, leur activité se trouve ralentie. Ils se déshydratent facilement, leur système immunitaire devient fragile.
Fumer favorise le décès prématuré chez les séniors. Une recherche comparative entre fumeurs et non-fumeurs chez les personnes âgées a démontré que le taux de mortalité est presque au double chez les premiers. À plus de 60 ans, le tabac est à l’origine d’une morbidité spécifique. L’arrêt du tabagisme réduit la mortalité après un certain âge.
La prise de cette substance chez cette tranche d’âge a proportionnellement augmenté. En 2002, la France enregistrait une prévalence à 6% chez les femmes et 10% chez les hommes entre 65 et 74 ans.
La consommation de tabac accélère le vieillissement, il entraine des changements physiologiques de l’organisme qui peuvent aboutir à une tolérance moindre des conséquences du tabac.
Les méfaits du tabagisme entrainent des risques de maladies cardiovasculaires et bronchopulmonaires. Le tabac favorise le risque de développer la maladie d’Alzheimer, la fracture du col fémoral et l’ostéoporose. Avec un risque relatif à 2,83, il accroit l’arrivée de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Il augmente le risque de développer le cancer à 84%.
L’usage combiné de l’alcool et du tabac multiplie le risque de carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures, c’est-à-dire la face, la bouche, le larynx et le sinus. Les deux substances agissent en synergie. Leur consommation associée expose les séniors à des problèmes de santé.
De nombreuses études ont été menées en France et en Inde pour démontrer la liaison entre la prise de ces deux produits toxiques. Les résultats montrent que la nicotine avec son effet stimulant aide l’organisme à annuler l’effet somnolent induit par l’alcool. Une revue scientifique a constaté également que le tabac augmente l’effet agréable de l’alcool et l’envie d’en consommer davantage.
D’autres études ont aussi pu montrer une association linéaire positive entre ces 2 produits nocifs avec une dose-dépendante. Autrement dit, plus le sujet consomme d’alcool, plus il fume de cigarettes. Peut être doit-il passer aux nouvelles technologies ? Le mieux est peut être de consulter un vendeur de cigarette électronique.
Une autre étude démontre que le risque de survenue de cancer des voies aériennes digestives supérieures augmente avec cet usage. 75% de ces tumeurs malignes sont attribuables à ce fait. Leurs conséquences se renforcent et multiplient les risques.
L’association de ces deux substances psychoactives favorise aussi l’apparition d’autres pathologies pancréatiques, œsophagiennes, hépatiques et parodontales.