Dr. Holi Rajery - Linkedin
La possibilité de guérison d’un malade est infime, voire impossible, dans la phase terminale du cancer du pancréas. Les traitements n’ont plus aucun effet sur l’évolution de la maladie. On note l’apparition de cellules cancéreuses dans des tissus autres que le pancréas, l’origine de la tumeur. Résultat, les personnes atteintes de cancer du pancréas s’affaiblissent, avec l’apparition d’autres symptômes.
Lorsqu’un patient est arrivé à ce stade, les soins curatifs et thérapeutiques laissent la place aux soins dits palliatifs. Le but est d’accompagner le malade sur le chemin de la mort en s’intéressant à son confort et au moyen de soulager sa souffrance, physiquement et psychologiquement. Généralement, on traite la douleur par l’injection de morphine ou de dérivés. Les nutriments sont apportés par voie intraveineuse lorsque le malade ne peut plus s’alimenter. En soins palliatifs, l’accompagnement des proches est primordial puisqu’ils traversent également un moment difficile.
La possibilité de cancer tend à augmenter avec l’âge, mais il peut aussi survenir à un jeune patient. Dans tous les cas, le système de stadification pour classer le cancer selon sa présence dans le corps a été mis en place, puisque c’est une maladie évolutive. On parle alors de l’étendue de la maladie et du diagnostic du cancer. Le scanner montre la taille de la tumeur, un élément essentiel pour évaluer l’évolution de la maladie et la chance de survie du patient.
En cancérologie, l’équipe soignante met en place la prise en charge sur la base de l’examen des parties de l’organe atteintes. Dans le cas du cancer du pancréas, on utilise la classification TNM (Tumeur, Node, Métastases) qui comporte 5 stades de 0 à IV. Au stade 0, les cellules cancéreuses se situent uniquement dans le revêtement du pancréas.
Au stade I, on a le stade IA ou la tumeur mesure en dessous de 2 cm et le stade IB ou la taille se situe entre 2 et 4cm.
Au stade IIA, la tumeur fait plus de 4 cm. Au stade IIB on note l’apparition de 1 à 3 ganglions lymphatiques.
Au stade III, on a au moins 4 ganglions lymphatiques, avec la possibilité que la tumeur ait touché les gros vaisseaux sanguins hors du pancréas. Le cancer peut avoir envahi des ganglions lymphatiques voisins.
Au stade IV, le cancer touche d’autres zones du corps notamment le foie, la cavité abdominale ou encore les poumons. On parle alors d’un cancer métastatique du pancréas.
Le cancer du pancréas figure parmi les plus dangereux dans la mesure où seules 5% des personnes atteintes survivent 5 ans après avoir appris le diagnostic et avoir réalisé une radiothérapie. Si l’ablation complète de la tumeur est encore possible à l’aide d’une intervention chirurgicale suivie d’une chimiothérapie, ce taux peut augmenter à 20%.
La propagation des cellules cancéreuses s’effectue à travers la circulation lymphatique, les tumeurs secondaires qui apparaissent dans d’autres organes sont appelées métastases. Les recherches se poursuivent, comme celle réalisée par des scientifiques de l’Université de Porto qui indique qu’il est possible d’endiguer la propagation de la maladie en limitant la communication des cellules cancéreuses.
En attendant, il est toujours recommandé de se faire dépister avec un test sanguin au plutôt pour accélérer la prise en charge, augmenter les chances de survie et réduire les risques de séquelles.
Une augmentation massive de l’incidence du cancer du pancréas a été observée ces vingt dernières années, selon la Société Nationale Françaises de Gastro-Entérite. Ce chiffre ne cesse de s’envoler et le taux de mortalité lié à ce cancer suit également cette courbe.
L’évolution de la maladie est très rapide. En effet, le pancréas est un organe du système digestif qui a pour rôle de produire les sucs pancréatiques, tout comme la bile pour le foie. Il est également chargé de réguler le taux d’insuline dans le sang pour permettre aux cellules d’assimiler le sucre. Une tumeur perturbe ainsi le fonctionnement de l’organe et du canal pancréatique. Par conséquent, les premières anomalies apparaissent au niveau du taux de sucre qui peut être trop haut ou trop bas. On diagnostique également des troubles d’assimilation des graisses. Les symptômes sont alors une jaunisse, le patient se plaint aussi de démangeaisons et de douleurs au niveau de l’abdomen.
Dans la phase terminale, tout l’organisme est touché par les cellules cancéreuses. On note une altération de l’état général du malade. On remarque un amaigrissement à vue d’œil, une perte d’appétit, un vomissement fréquent et des douleurs de plus en plus intenses. On note par ailleurs des troubles de la conscience dans les derniers moments. Le patient perd progressivement son autonomie, il va lui être de plus en plus difficile de respirer.
Les soins palliatifs sont nécessaires pour maintenir un certain niveau de qualité de vie du patient. C’est la raison pour laquelle les personnes en stade terminal du cancer sont généralement placées dans une unité de soins palliatifs. Outre la prise en charge des douleurs, les traitements visent également à soulager au maximum les symptômes et à gérer la détresse psychologique d’une mort prochaine. Dans le cas du cancer du pancréas, l’évolution de la maladie est parfois très rapide, les personnes concernées sont prises de cours. Dans ce cas, le soutien de l’équipe médicale d’une unité de soins palliatifs prend tout son sens.