Dr. Holi Rajery - Linkedin
La carcinose péritonéale (CP) ou le cancer du péritoine se traduit par la prolifération des cellules cancéreuses sur toute la surface du péritoine ou la membrane qui recouvre tous les organes, les viscères et les parois abdominaux. Les cancers du péritoine peuvent être primitifs ou secondaires selon l’origine des nodules apparaissant directement sur la membrane ou issues du cancer d’un autre organe. Cela peut être un cancer de l’ovaire, du côlon, du rectum ou encore du sein. La CP peut également être l’aboutissement de tumeurs du mésentère, la membrane qui recouvre uniquement la zone intestinale et qui maintient les intestins. Dans tous les cas, les médecins prennent en compte les approches révolutionnaires pour les soins palliatifs face à l’engagement des pronostics vitaux du patient.
Les premiers soins adoptés portent sur un traitement ciblé des tumeurs, dont la chirurgie de réduction. L’objectif est d’endiguer la propagation des cellules cancéreuses en extrayant la partie tumorale si celle-ci ne s’est pas encore étendue à d’autres organes de la paroi abdominale ou à toute la surface du péritoine. Toutefois, l’intervention chirurgicale doit être couplée à d’autres traitements, tels qu’une chimiothérapie ou encore les soins palliatifs qui visent à traiter les conséquences du cancer.
Lorsque la maladie est au stade d’occlusion, seule une prise en charge palliative est adaptée puisque les pronostics de survie sont réduits, les symptômes deviennent de plus en plus nombreux et de moins en moins supportables. Loin d’être un acharnement thérapeutique, les traitements palliatifs servent à améliorer la qualité de vie du patient en allégeant ses souffrances et en lui apportant le maximum de confort. Ces soins sont de plus en plus sollicités face au nombre croissant des cas de cancer en France depuis 30 ans.
Cependant, il est toujours possible de prolonger la survie de quelques mois grâce à des techniques spécifiques telles que la chimiothérapie intra-péritonéale qui consiste à injecter directement les substances dans le péritoine sans recourir à la voie intraveineuse. La méthode pressurisée par aérosols est aussi une technique moderne de plus en plus utilisée afin d’épargner au patient les douleurs des injections et des ponctions.
La chirurgie de réduction ciblée sur la cytologie péritonéale ou encore la résection qui consiste en l’ablation d’une partie du tube digestif infestée par les cellules cancéreuses, peut également prolonger la survie du patient.
Quoi qu’il en soit, l’oncologue doit réaliser un suivi minutieux de la progression des cellules cancéreuses dans la zone abdominale, avant toute intervention ou toute administration de traitement. Pour ce faire, la cœlioscopie lui permet de visualiser avec précision et de localiser les cellules cancéreuses en introduisant, par voie rectale, une caméra dans l’abdomen.
Une ascite ou un épanchement à l’intérieur de la cavité péritonéale fait partie des symptômes de la phase terminale d’un cancer du péritoine. Il s’agit d’une accumulation de liquide due aux implants de cellules néoplasiques sur le péritoine qui va augmenter le volume de l’abdomen. Une altération de l’état du patient peut survenir, il va souffrir de douleurs abdominales intermittentes ou continues, s’apparentant à des coliques et à de fortes distensions abdominales. Ces manifestations sont souvent accompagnées de nausées et de vomissements, d’anorexie, de constipations ou de diarrhées, de perte de poids en dépit du poids important de l’ascite.
Les traitements médicamenteux ou thérapeutiques peuvent soulager les douleurs des symptômes courants de la phase terminale. Toutefois, ils doivent être complétés par les soins palliatifs qui s’apparentent à un traitement de soutien. Si l’état général du patient s’est dégradé, s’il n’est plus en mesure de s’alimenter ou de boire par voie orale, l’hydratation parentérale s’impose à travers une perfusion, généralement quelques jours avant une intervention chirurgicale afin de réduire les risques de complications.
Un soutien psychologique rapproché est recommandé pour atténuer les effets secondaires d’une chimiothérapie. La contribution de l’équipe de soins palliatifs ainsi que des proches est donc requise pour mener à bien les tâches face à cette épreuve. Enfin, les méthodes psychocorporelles basées notamment sur les techniques de relaxation sont préconisées à ce stade avancé du cancer.