Dr. Holi Rajery - Linkedin
La démence compte parmi les premières causes mondiales d’invalidité chez les séniors, ce qui explique l’augmentation du nombre de PMR. C’est aussi la septième maladie la plus mortelle dans le monde. L’OMS recense annuellement 10 millions de cas, soit plus de 55 millions ces 5 dernières années, dont plus de la moitié dans les pays pauvres ou en voie de développement. Cette maladie touche généralement les femmes.
Parmi la cinquantaine de variantes répertoriées, la maladie d’Alzheimer, dont voici comment reconnaitre son avancée, est la plus répandue avec plus de 60% des cas.
L’OMS décrit la démence comme un « Trouble de la mémoire suffisamment invalidant pour retentir sur la vie quotidienne, évoluant depuis au moins 6 mois, associé à au moins un autre trouble des fonctions cognitives (aptitude à faire travailler la pensée) ». En effet, cette maladie évolutive a des conséquences graves sur la capacité intellectuelle et, par ricochet, la capacité physique.
Les personnes âgées sont les plus à risques, mais la démence peut survenir à tout âge et tous les séniors ne sont pas automatiquement concernés.
La démence, ou trouble neurocognitif majeur, est un ensemble de maladies cérébrales qui présentent les mêmes symptômes, notamment une perte des facultés mentales qui conduisent à des troubles de la mémoire, du langage, de l’orientation, des fonctions exécutives (comme organiser son programme) et du comportement.
Les proches sont généralement ceux qui remarquent en premier ces pertes progressives de capacité. Il est alors vital de faire consulter la victime.
Il faut noter que la démence n’est pas un processus normal de vieillissement, c’est un état déclenché par divers facteurs.
Près de 90% des cas de démences sont dégénératifs. Ils existent en divers types, mais le plus répandu est la Maladie d’Alzheimer.
L’Alzheimer est la maladie qui a fait l’objet de plus de recherches parmi toutes les maladies neurodégénératives. Elle est celle qui progresse la moins vite, mais qui provoque la détérioration définitive des cellules nerveuses.
Les démences à corps de Lewy sont causées par le « corps de Lewy » qui sont des protéines dans le cerveau, importants dans l’apprentissage. Quand ces protéines s’entassent anormalement dans les cellules nerveuses, ils empêchent les messages du cerveau de passer vers le reste du corps.
Les corps de Lewy sont les principales causes de la Maladie du Parkinson, une des premières causes de mortalité chez les séniors, avec des hallucinations visuelles qui touche 15% des personnes atteintes de démence.
Cette forme de démence survient à cause de la diminution des lobes frontaux du cerveau. Le lobe frontal contrôle la volonté, le raisonnement et le langage. Il coordonne aussi les mouvements corporels et le comportement volontaire.
Les DFT peuvent se manifester plus tôt que les autres types de démence, vers 55 ans. Statistiquement, elles sont les plus fréquentes après la Maladie d’Alzheimer.
Les démences vasculaires sont provoquées par un manque d’oxygène de certaines parties du cerveau à cause d’une mauvaise circulation du sang. Ce manque d’oxygène détruit irrémédiablement les tissus, même s’il n’est pas dégénératif.
Ce cas représente 15 à 20 % des démences chez les personnes âgées.
Ce sont la Maladie de Creutzfeld-Jakob, l’Hydrocéphalie chronique de l’adulte et les démences alcooliques.
Les spécialistes en neurologie peuvent détecter plusieurs types de démence chez une personne. On parle dans ce cas de troubles neurocognitifs mixtes. L’association de la démence vasculaire avec la maladie d’Alzheimer est le cas le plus fréquent. Les 2 formes doivent alors être soignés individuellement.
La démence est le résultat de la détérioration des cellules nerveuses qui provoque le dommage progressif de la fonction cognitive, car ces cellules ne peuvent plus fonctionner normalement pour passer des messages vers les autres parties du corps.
A part les maladies citées précédemment qui sont les principales causes de démence, d’autres facteurs peuvent en être à l’origine, quoique dans une moindre mesure :
Certains cas de démences peuvent être réversibles si leurs causes peuvent être guéris, notamment :
La fréquence de la maladie de la démence augmente avec l’âge, particulièrement à partir de 65 ans. De 65 ans à 75 ans, le nombre estimé de malades augmente de 5%, ce taux peut atteindre 30% après 85 ans.
L’espérance de vie après diagnostic pour les personnes entre 65 et 70 ans est estimée entre 8 et 12 ans. Cependant, si la démence est déclarée avant 60 ans, son évolution est plus rapide.
L’âge avancé est le premier facteur de risque de démence, mais il est accentué par certains autres facteurs comme l’hygiène de vie (manque d’exercices physiques, consommation d’alcool et de tabac, mauvaise alimentation) l’état de santé générale (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète, antécédents de traumatismes crâniens) et la génétique (Trisomie 21…).
Quand une personne est diagnostiquée positive à la démence, elle devient anxieuse, dépressive et en colère face à sa situation. Ce malaise psychologique augmente avec le temps et les changements de comportements s’y rajoutent progressivement.
Les symptômes évoluent selon le stade de la maladie.
Modifications de la personnalité de plus en plus renforcée (plus irritable, colérique, inflexible, obsessionnel, anxieux ou au contraire passif)
À ce stade, le patient devient entièrement dépendant et totalement mutique.
Selon les recherches du psychiatre américain Barry Reisberg en 1982, l’évolution de la maladie se fait en 7 étapes notamment celles apparentées à l’Alzheimer.
Stade 1 : La personne ne montre aucun symptôme.
Stade 2 : Quelques troubles de la mémoire se présentent, mais ils ne sont pas alarmants (le patient oublie des noms ou des mots précis qui ne sont pas utilisés habituellement, ne retrouve pas ses clés…) et ne sont pas détectés aux tests neuropsychologiques.
Stade 3 : Les troubles cognitifs deviennent distincts, car ils sont de plus en plus fréquents avec de nouveaux faits (le patient ne retrouve pas son chemin s’il va loin, n’arrive pas à se concentrer ou à gérer ses activités, …). Les activités de tous les jours commencent à être perturbées (il perd ses objets par exemple), mais restent gérables. Le déclin est mesurable aux tests neuropsychologiques et peut provoquer de l’anxiété chez le patient. Ce stade peut durer plusieurs années.
Stade 4 : La maladie est déclarée. C’est la phase précoce ou démence légère, où la fonction cognitive se détériore davantage. Le patient peut encore reconnaitre les personnes de son entourage, s’occuper de lui-même et se déplacer dans des endroits familiers, mais ses trous de mémoire augmentent.
Stade 5 : Le patient commence à perdre son autonomie. Durant ce stade de démence modérée, il a besoin d’être accompagné pour choisir ses vêtements, préparer ses repas ou gérer son argent. Il est cependant capable de faire ses besoins ou de prendre seul ses repas. La mémoire à long terme n’est pas encore entièrement effacée.
Stade 6 : C’est la démence sévère où des troubles du comportement apparaissent (agressivité, obsession, hallucination, errance, etc.) et où le patient ne peut plus se prendre en charge. Les proches ont besoin d’aide pour le suivre médicalement et psychologiquement, une des raisons principales de la place des soins palliatifs dans la médecine, surtout pour les personnes âgées.
Stade 7 : C’est la phase terminale de la maladie d’Alzheimer où l’on voit apparaitre une tension musculaire qui empêche peu à peu la personne de parler ou de bouger ses membres. Des complications comme une dysphagie, une embolie pulmonaire ou diverses infections apparaissent et finissent par un état comateux. Ce stade peut durer quelques années (1 à 3 ans).
L’examen principal consiste en des tests neuropsychologiques pour détecter les performances cognitives et psychologiques, grâce notamment à des questionnaires.
Ces questionnaires déterminent la présence ou non de troubles tels que la régression des fonctions exécutives, l’amnésie, les troubles visuels ou l’aphasie. Ils permettent également de détecter une éventuelle dépression ou des troubles de la personnalité.
Un test dure en moyenne 1 à 3 heures selon l’état du patient.
Bilan paraclinique
L’examen neuropsychologique et cognitif est généralement suivi de test sanguin pour détecter des anomalies de l’organisme, notamment les reins ou la thyroïde.
Neuro-imagerie
La tomographie à émission mono-photonique (ou PET au déoxyglucose) permet de distinguer le type de démence.
Une IRM est obligatoire afin de découvrir les causes de la maladie si elle est due à des dysfonctionnements ou à des lésions de l’organisme (AVC, hydrocéphalie, maladie de Creutzfeld-Jacob, hématome sous-dural, leucodystrophie, tumeurs du cerveau…).
Dans certains cas, un EEG est conseillé, particulièrement si le patient présente des troubles comportementaux.
Un traitement de guérison n’existe pas pour la démence irréversible, toutefois les médecins prescrivent des soins pour alléger le malade et les personnes qui le soignent, car il n’est pas facile de communiquer avec un malade d’Alzheimer et de vivre avec lui.
Certains médicaments aident à diminuer les symptômes pour ralentir l’évolution de la pathologie si elle n’est pas encore très avancée.
Les médicaments traitent 3 aspects de la démence :
Inhibiteurs de la cholinestérase (Donépézil) pour réduire les hallucinations de la maladie d’Alzheimer au stade léger
Antagonistes des récepteurs NMDA pour atténuer les douleurs neuropathiques de la maladie d’Alzheimer sévère et de la démence vasculaire
Par ailleurs, le patient doit arrêter certaines habitudes néfastes pour atténuer l’évolution de sa maladie : boire ou fumer, mauvaise hygiène alimentaire, manque d’exercices, manque de vie sociale, pas de suivi régulier de santé par des bilans.
Les facteurs génétiques, la pollution, le changement climatique, le rythme de vie moderne (stress, manque de repos, surcharge de travail…) sont les facteurs inévitables de risque de la démence qu’on ne peut pas contrôler.
Cependant, des études britanniques approfondies concluent que 1/3 des cas de démence peut être évité, avoir une bonne hygiène de vie réduit le risque d’apparition d’une démence. Certains facteurs de risque peuvent être réduits en prenant des habitudes comme :