Dr. Holi Rajery - Linkedin
La pneumonie est une maladie grave qui atteint la voie respiratoire, en particulier les poumons. L’appareil respiratoire est composé de plusieurs organes, dont la cavité nasale, le pharynx et le larynx, la trachée-artère, les bronches et les poumons composés de bronchioles, d’alvéoles et de vaisseaux sanguins.
L’air qu’on respire doit passer par ces organes jusqu’aux poumons. En cas de pneumonie, l’oxygène est bloqué au niveau des alvéoles qui se remplissent de liquides pleins d’infections et n’atteint pas les capillaires (vaisseaux sanguins). Cette situation entraine un dysfonctionnement des poumons qui pourrait être mortel. Les maladies de l’appareil circulatoire font d’ailleurs partie des premières causes de décès et des maladies mortelles en France avec les tumeurs et les maladies cardiovasculaires.
La pneumonie est une inflammation infectieuse du poumon, elle se divise en 2 grandes catégories : virale et bactérienne.
La pneumonie bactérienne peut être guérie, grâce à un traitement antibiotique, mais il arrive que des complications, selon les germes, aggravent la maladie qui peut devenir mortelle.
La pneumonie virale est généralement moins dangereuse, cependant elle peut être aggravée par une infection bactérienne.
Cette maladie atteint surtout les enfants en bas âge et les personnes âgées. Dans les pays industrialisés, le taux de prévalence est de 1/20 chez les enfants de moins de 5 ans selon l’OMS. Les vaccins combinés contre le pneumocoque sont le meilleur moyen de prévention, ils réduisent de 27% le taux d’hospitalisation.
Définition : la pneumonie et ses variantes
La pneumonie est une infection pulmonaire due à la présence de bactéries, de virus ou, plus rarement, de champignons.
Elle atteint le plus souvent 1 des lobes des poumons (les 2 poumons en ont 5 au total : 3 du côté droit et 2 du côté gauche), d’où l’appellation « pneumonie lobaire ». Les germes attaquent les alvéoles qui réagissent en produisant notamment du pus.
Il arrive que l’infection attaque les bronches et devienne une bronchopneumonie.
Une infection pulmonaire devient une pneumopathie quand elle provoque une inflammation durable, voire chronique dans les poumons. Une des causes de cette maladie est le tabagisme et l’inhalation de vapeurs irritantes.
Causes
Il y a 3 causes principales à la pneumonie : les virus, les bactéries et les champignons
La pneumonie virale est causée généralement par les virus d’hiver comme l’influenza, le parainfluenza, le virus respiratoire syncytial et le métapneumovirus humain. La majorité des victimes de cette forme de maladie sont les enfants de moins de 6 ans qui sont plus sensibles aux maladies hivernales.
Les bactéries souvent en cause de la maladie sont le Staphylococcus aureus qu’on appelle aussi staphylocoque doré, le Streptococcus pneumoniae ou pneumocoque et l’Hæmophilus influenzae de type B.
Le Mycoplasma pneumoniae est aussi une cause fréquente, elle touche plutôt les adultes et les enfants plus âgés.
D’autres bactéries sont aussi en cause même si elles sont plus rares, notamment le Legionella pneumophila, source de la « maladie du légionnaire » et le Chlamydia pneumoniae.
Certains champignons peuvent en être responsables, dont le plus connu est le Pneumocystis jiroveci. Il ne produit pas de symptômes sur des personnes qui ont un bon système immunitaire, mais peut causer une infection chez les personnes vulnérables.
Physiopathologie
L’appareil respiratoire joue un rôle naturel de défense en diminuant l’effet des infections qui veulent s’introduire dans notre corps par le nez. Les infections augmentent en force quand l’un ou l’autre des organes est déréglé.
Chaque organe a en effet son rôle particulier, certaines sont des barrières mécaniques passives (nez, pharynx, épithélium…), d’autres sont des barrières mécaniques actives (comme le mucus bronchique qui empêche le dessèchement de la muqueuse) et d’autres encore sont des barrières enzymatiques (film liquidien bronchique, film intra-alvéolaire…).
Certains éléments de défense font partie du système immunitaire (globules blanc polynucléaire neutrophile …).
Facteurs de risque et fréquences
Généralement, les infections respiratoires ne sont pas dangereuses, cependant la combinaison de 2 types d’infection, virale et bactérienne, provoque une aggravation qu’il faut traiter sans attendre.
Certains facteurs peuvent transformer ces infections en pneumonie.
Un mauvais état de santé générale rend une personne vulnérable aux infections pulmonaires. C’est le cas des diabétiques, des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques comme la mucoviscidose, l’asthme …et de maladies cardiovasculaires, ainsi que les personnes immunodéprimées.
Une personne qui ne peut pas respirer profondément et/ou tousser court un grand risque d’attraper une pneumonie puisque ses défenses naturelles ne fonctionnent pas. Ce sont entre autres les patients alités, en phase terminale d’une maladie, paralysés, ceux qui ont subi une intervention chirurgicale ou une blessure au thorax et à l’abdomen.
Certains paramètres augmentent aussi le risque de pneumonie :
Enfin, une mauvaise hygiène de vie est un élément à risque :
Fréquence de la pneumonie
L’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-est sont les régions les plus touchées par le décès infantile causé par la pneumonie.
Dans le monde, 14% des décès des enfants de moins de 5 ans et 22 % des décès des enfants de 1 à 5 ans sont dus à la pneumonie en 2019, ce qui fait de cette maladie la 1re cause de décès infantiles.
En Europe, la pneumonie se soigne généralement à domicile. Cependant on compte quand même près de 1 million de patients hospitalisés annuellement suite à des complications respiratoires.
Les signes de la pneumonie bactérienne dans sa forme courante sont :
Si le patient a une température corporelle de plus de 40 °C ou de moins de 35 °C, il doit être emmené immédiatement à l’hôpital.
Si la maladie s’aggrave, le malade peut être sujet à des délires.
Dans le cas des pneumonies d’origine virale, la toux est le plus souvent sèche et sans sécrétion.la respiration difficile vient de l’inflammation des bronchioles et des alvéoles.
Les symptômes sont généralement moins intenses chez les personnes âgées. Toutefois, si elles sont atteintes de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, BPCO), leurs signes peuvent s’aggraver.
La pneumonie atypique ou SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) est une pathologie pulmonaire qui manifeste des signes cliniques habituels à la pneumonie classique (toux, fièvre, maux de tête …), mais en moins virulents. Elle provoque des symptômes qui ne semblent pas avoir de lien avec une atteinte pulmonaire : douleurs articulaires, troubles digestifs …
Le diagnostic peut alors être un peu long à se confirmer et le traitement retardé, d’où une potentielle aggravation de la maladie.
Les complications possibles
Les complications peuvent avoir plusieurs origines :
Les pneumonies bactériennes peuvent entrainer un abcès pulmonaire, c’est-à-dire qu’une masse de pus se forme entre le poumon et la cage thoracique. Le patient est sujet à une grande détresse respiratoire qui nécessite une assistance respiratoire artificielle (oxygène, ventilation respiratoire).
Pour les pneumonies virales, une surinfection peut se manifester à cause de la présence d’une bactérie et déclencher des complications.
Une infection peut également se répandre dans le sang et provoquer une septicémie, qui peut être mortelle, c’est-à-dire une baisse soudaine de la tension artérielle en réaction contre une infection.
La présence de pus peut empêcher l’oxygène d’arriver dans le sang, déclenchant une difficulté respiratoire, voir le décès.
Une infection pulmonaire grave peut aussi provoquer un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) qui est une forme grave d’insuffisance respiratoire. Il se traduit par une respiration rapide et superficielle. Le patient doit recourir à une assistance respiratoire artificielle.
Pronostic de guérison
Les enfants atteints de pneumonies, même complexes, se rétablissent généralement après traitement. Les poumons fonctionnent peu à peu normalement et la radiographie pulmonaire montre une amélioration de l’état du poumon. Il est cependant conseillé de faire un suivi strict jusqu’à ce que tous les signes cliniques disparaissent. Cela peut prendre jusqu’à 3 mois selon le cas, mais il faut refaire une radiographie pour s’assurer que le poumon est de nouveau en bonne santé.
Le taux de mortalité est de moins de 1% chez les patients qui suivent un traitement à domicile et de 8% chez les patients traités à l’hôpital qui sont souvent atteints de complication.
4 moyens de diagnostic sont utilisés pour détecter les pneumonies :
Si la pneumonie est associée à d’autres maladies, d’autres examens sont effectués pour distinguer l’origine des symptômes, notamment :
Ces tests sont utiles pour ne pas se tromper de diagnostic et, par conséquent, de traitement.
Le choix du traitement de la pneumonie est basé sur le type (viral ou bactérien), le germe fautif et le degré de gravité.
En majorité, les patients atteints de pneumonies bactériennes typiques sont soignés à la maison par antibiothérapie puisque divers types de soins peuvent être réalisés dans le cadre d’une hospitalisation à domicile. Le traitement dure 1 à 2 semaines, mais une amélioration peut être palpable après trois jours, grâce à la diminution de l’intensité de la fièvre et des toux.
Le médecin prescrit d’abord un antibiotique à large spectre pour lutter contre un large éventail de bactéries, même celles qui sont résistantes à certains antibiotiques. Quand le germe est déterminé, il peut prescrire une autre antibiotique plus ciblée.
Le traitement des pneumonies virales est surtout symptomatique, avec du paracétamol. Cette maladie nécessite surtout une surveillance en cas de complication.
Certains médecins prescrivent des antibiotiques pour pallier à une surinfection à cause de bactéries.
Si le virus est identifié, des antiviraux peuvent être recommandés contre la grippe, la varicelle ou le COVID-19.
Attention !
La première prévention est la vaccination contre les germes qui attaquent les poumons et les organes respiratoires en général, notamment :
Une bonne hygiène de vie est indispensable, surtout pour les personnes qui ont les poumons fragiles :