Dr. Holi Rajery - Linkedin
Les soignants, qu’ils interviennent dans les hôpitaux ou à domicile, font souvent l’expérience de moments pénibles de douleurs physiques et psychologiques de leurs patients. Ils essaient de trouver des moyens improvisés ou non qui permettent d’apaiser les malades. Toutes ces expériences peuvent en aider d’autres qui vivent les mêmes situations, elles doivent être transcrites par écrit.
L’écriture est un moyen de communication qui représente le langage à travers l’inscription de signes sur des supports variés. C’est une forme de technologie qui s’appuie sur les mêmes structures que la parole, comme le vocabulaire, la grammaire et la sémantique.
L’écriture est un exercice de la créativité qui suscite une concentration et une libération de l’esprit dans la fantaisie. Elle a un effet bénéfique sur le stress, l’anxiété, le désespoir et même sur la douleur physique.
Écrire, c’est apprendre. On apprend à écrire pour faire connaître sa pensée à autrui. C’est aussi un moyen de partager ses expériences personnelles avec les lecteurs. C’est pourquoi, que ce soit par l’essai, par la poésie ou par le journal personnel, elles sont un moyen structurant et inhibiteur de la souffrance.
L’écriture en formation des soignants se révèle être un outil de la professionnalisation de l’étudiant. En effet, des dispositifs tels que la rédaction d’analyses de pratiques sur l’écriture du mémoire de fin d’études, en fonction des orientations pédagogiques qui leur sont conférées, favorisent des fonctions d’éloignement, d’intégration et de transformation de l’étudiant.
Être obligé d’écrire pour valider un parcours professionnalisant, c’est être obligé de bien faire et donc relève du véritable bénéfice, au sens premier du terme. Écrire en soins palliatifs permet de laisser une trace, c’est le cas de l’écriture fonctionnelle qui retrace les faits et actes effectués sur le patient ou de l’écriture prescriptive qui formalise les décisions du médecin.
Écrire permet aussi aux soignants de transmettre des connaissances et des savoirs : l’écriture scientifique en est un bon exemple. Elle met à disposition des pairs les résultats de la recherche ou une réflexion relative à la pratique professionnelle.
Enfin, écrire, c’est aussi se décharger de la tension émotionnelle inhérente à la pratique des soins palliatifs. L’écriture créative et sensible, fictionnelle, mais inspirée de l’expérience professionnelle reflète la réalité des soignants et des patients. Elle autorise le soignant à prendre du recul vis-à-vis de sa pratique et à témoigner de ses propres émotions.