Dr. Holi Rajery - Linkedin
L’utilisation de la morphine est incontournable dans les protocoles de sédation, afin de soulager les douleurs aiguës et éviter les décès. Toutefois, nombreux sont ceux, dont les patients, les proches et même les médecins redoutent et refusent son emploi. Elle rendrait les personnes dépendantes ou provoquerait la mort. Qu’en est-il de l’utilisation de la morphine en soins palliatifs ?
La morphine administrée aux personnes en fin de vie rend-elle toxicomane ? La morphine provoque-t-elle rapidement le décès ? Faut-il accepter ou refuser son utilisation dans les soins palliatifs ?
Ce sont autant de questions que se posent de nombreuses personnes, les proches du malade et lui-même ainsi que certains personnels soignants.
La morphine est un médicament indispensable dans les soins palliatifs, étant donné qu’elle aide à soulager ou à calmer les douleurs des personnes en fin de vie. Son utilisation est prescrite uniquement par le médecin et n’est recommandée que si le patient ne supporte plus ses douleurs. En effet, c’est le meilleur produit pour traiter les douleurs, qu’elles soient chroniques ou aiguës.
Correctement utilisée, la morphine ne rend pas toxicomane et n’entraîne pas le décès selon les propos d’un médecin spécialisé en soins palliatifs. Il faut suivre et respecter le dosage ainsi que le mode et l’horaire d’administration recommandé par le thérapeute, malgré les pics douloureux de la personne en fin de vie.
Les comprimés ne doivent pas être écrasés, car si le malade présente des problèmes de déglutition, des réactions anormales ou si on constate l’inefficacité de la morphine, il faut alerter le médecin traitant.
Pour soulager les pics douloureux non contrôlés des patients, une entre dose lui est administrée. Correctement utilisé et calculé, ce supplément morphinique ne tue pas et ne rend pas dépendant. En effet, il ne constitue qu’une petite fraction de la dose totale de 24h du traitement antidouleur de fond (10 à 15%).
Seul le médecin est habilité à calculer ce dosage et il est nécessaire de respecter un délai minimal de 4 heures avant la deuxième prise. Afin de respecter le délai d’administration, il est recommandé de noter l’heure et le mode d’administration de l’entre dose.
Son administration aide le patient en fin de vie à supporter les douleurs qui lui sont devenues insupportables. La morphine ne rend pas toxicomane et ne provoque pas du tout la mort instantanée du patient, sauf non-respect du dosage et des instructions.