Dr. Holi Rajery - Linkedin
À l’instar des différents types de traitement en soins palliatifs, la sédation palliative, qu’elle soit qualifiée de profonde ou de légère, est destinée uniquement à soulager la douleur chez une personne malade grave et incurable. Le patient peut réclamer un traitement palliatif en mettant fin à un traitement jugé inutile à un stade de la maladie. Il s’agit d’un mode de traitement médical qui a été choisi de manière volontaire, soit par les patients en fin de vie qui gardent encore leur lucidité, soit par un comité collégial constitué de l’équipe soignante médicale, conduite par les médecins et les proches ou famille du patient lorsque ce dernier n’est plus en mesure d’exprimer sa volonté.
À quel moment la demander ?
Les motifs d’un tel choix sont nombreux, dont le désir de soulager une souffrance insupportable. Mais qui peut formuler la demande ou la décision d’administrer une sédation profonde ?
Les Droits des malades de recourir à la sédation profonde
La sédation en soins palliatifs se décline en deux sortes : légère lorsque le patient reste conscient et qu’il est disposé à faire face et à résister aux douleurs. Elle est profonde lorsque le malade demeure inconscient, dans le coma, et ne réagit plus ni au toucher ni à la voix.
Quoi qu’il en soit, la sédation profonde fait l’objet de dispositions légales sur le territoire français. Il s’agit de nouveaux droits accordés par une loi du 2 février 2016 aux malades graves et aux personnes en fin de vie. Cette loi accorde le droit de recourir à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, sous certaines conditions.
La sédation profonde consiste à arrêter le traitement médical en retirant toutes les perfusions et autres équipements de réanimation qui servaient à le maintenir artificiellement en vie. L’objectif est de mieux gérer la fin de vie en permettant au malade de vivre ses derniers instants dans le confort et le bien-être.
Cependant, et sans doute pour des questions d’éthiques, le Centre national des soins palliatifs et de fin de vie constate une certaine réticence des équipes soignantes à recourir à ces méthodes de sédation profonde. Ainsi, cette loi est à nouveau remise en question et son adoption et sa légalisation sont encore loin d’être effectives.
Mise en œuvre de la sédation profonde
L’application de la sédation profonde intervient en dernier recours, lorsque les moyens de traitement médical sont épuisés et que le malade est qualifié de mort clinique et réfractaire au traitement palliatif qui lui est administré.
Comme cet ultime recours engendre généralement de fortes émotions, autant chez le patient lucide ou non, que chez ses proches et soignants, il importe d’assurer une bonne préparation afin de conditionner les parties prenantes à mieux appréhender ce processus ainsi que son issue.
Ainsi, toute substance bioéthique utilisée à titre de sédation profonde devrait remplir les conditions requises. Les spécialistes et experts en la matière recourent alors à des substances qui servent notamment à endormir le mourant et à réduire son état de vigilance et de conscience de manière à ce qu’il ne ressente plus aucune douleur et passe de vie à trépas dans une totale sérénité.