Dr. Holi Rajery - Linkedin
Les manifestations sont racontées par les personnes ayant vécu cet état de mort imminente et de sortie du corps. Elles rapportent avoir vu leur propre âme quitter leur corps et avoir vécu ce phénomène avec des sensations mémorielles et émotives très puissantes. Ces signes de mort sont prouvés après la prise de conscience.
En milieu hospitalier, les statistiques estiment que 15 à 20% des patients ayant subi un arrêt cardiaque sont ressuscités après une tentative de réanimation. Pourtant, ils ne manifestaient plus d’activité cérébrale et sont restés quasi inconscients pour le monde réel, mais ils rapportent tous les faits et les événements dans les détails. Dans certains récits, ils relatent avoir rencontré des âmes de défunts qu’ils connaissaient, avoir ressenti être passé dans un tunnel obscur et profond au bout duquel se trouvait une lumière blanche. C’était un semblant de passage définitif, dont le retour était difficile, car rester dans cet état leur était attirant.
L’expérience de mort imminente (IDE - Imminent Death Experience) désigne l’ensemble des visions ou des sensations qui suivent le décès clinique ou un coma profond. Elle se caractérise par des phénomènes tels que la sortie du corps, la vision d’un tunnel sombre dont la traversée est vertigineuse, d’une lumière vive au bout du tunnel, des retrouvailles avec des êtres chers, d’autres défunts et d’autres esprits. Elle est également exprimée par des sentiments de tranquillité, de paix, de sérénité, de sensation de bien, d’amour inconditionnel.
Les témoignages des personnes qui se souviennent d’une expérience de mort imminente sont des expériences identiques, qu’ils considèrent comme un voyage extraordinaire, dont le retour dans le corps est contraignant. Ce phénomène est universel, car il ne distingue ni race, ni rang social, ni religion.
Les témoignages sont souvent troublants, comme par exemple la rencontre avec les êtres chers disparus, le fait de voir défiler toute son existence ou la rencontre avec un être rayonnant. Tous les témoignages sont identiques et troublent les explications scientifiques. Apporter des explications entièrement rationnelles aux expériences de mort imminente est impossible, car ils remettent en cause la dépendance de la conscience de soi par rapport au corps dans l’état de dormance.
Quoi qu’il en soit, dans de nombreux cas, les personnes qui ont vécu ces expériences décident de changer de vie et développent une spiritualité qui atténue leur peur de la mort. Elles sont persuadées de l’existence d’une réalité spirituelle, sans pour autant s’enfermer automatiquement dans une pratique religieuse. Ainsi, il n’est pas rare de les voir développer un grand sens de l’altruisme.
Raymond Moody a étudié pour la première fois en 1975 le phénomène sur la mort imminente. Il a publié trois ouvrages sur plus de 20 ans d’études de témoignages. En février 2001, Sam Parnia a publié une étude sur l’expérience de mort imminente chez des patients en arrêt cardiaque. Pim Van Lommel et son équipe ont étudié 344 personnes ayant subit un arrêt de cœur suivi d’une réanimation réussie. Ces patients ont raconté une sortie de leur corps et se souviennent de beaucoup de détails, tout en étant morts d’un point de vue clinique, avec une activité plate du cortex cérébral. 30 patients ont rapporté la conscience d’être mort et plus d’un tiers racontent l’avancée dans un tunnel, un autre tiers dit avoir rencontré des personnes déjà décédées. Sur les personnes ayant rapporté un sentiment de bonheur et de paix, plus de la moitié l’ont associé à une émotion positive. Les sujets ayant vécu cette expérience de la mort qui arrive ont également précisé que leur peur de la mort était diminuée et qu’ils avaient vu leur spiritualité développée. Un neurochirurgien américain, Eben Alexender, témoigne de sa proche expérience de mort imminente le jour où il a été plongé dans un coma profond lors d’une méningite bactérienne.
Il existe plusieurs théories scientifiques et une explication physiologique à ces phénomènes d’IDE. Le stress extrême, une peur atroce et une anoxie cérébrale passagère seraient responsables d’une désinhibition du cortex et de l’activité du cerveau. Cette privation d’oxygène du cerveau lors d’un état végétatif ou autre donne l’impression au patient de se retrouver dans un tunnel noir au bout duquel sur trouve une belle lumière blanche, remplie d’amour intense.
Les stimulations du lobe central seraient à l’origine de cette sensation de sortie du corps. L’action des endorphines et des encéphalines supprime la douleur et entraine l’émotion positive. Selon une étude menée par des groupes de chercheurs à Londres, les effets cités dans cette expérience de mort imminente seraient à l’origine de la diméthyltryptamine, un fort hallucinogène. Selon 15 sujets étudiés, ils ont vu défiler la sortie du corps, la rencontre avec les esprits, la vision de tunnel, d’une lumière brillante, la sensation d’une grande sérénité et de beaucoup d’amour.
Il faut se rappeler que la vraie mort est la mort cérébrale et non la mort cardiaque qui n’est qu’une apparence de la mort. À ce stade, il est encore interdit de faire un prélèvement d’organes, même si les patients l’ont accepté.
Du point de vue religieux, les croyants ont une autre vision de ce monde inconnu. Ils vivent des expériences de mort imminente autrement et parlent souvent de la vie après la mort ou d’une rencontre avec la mort. Les chrétiens disent avoir rencontré des êtres spirituels, Jésus et des anges, qui leur ont fait croire qu’ils étaient au paradis, la destination des croyants après la mort. Les hindous disent avoir rencontré les messagers et le roi des morts. Des textes sacrés récitent plusieurs aspects tels que la réincarnation, le karma ou le paranormal. Une hypothèse est émise par un médecin psychiatre en 1976 que cette sensation comprendrait une sorte de trouble de la personnalité caractérisée par une absence du sens de la réalité. C’est la privation d’oxygène dans le cerveau qui entrainerait les hallucinations.
Une étude américaine avance que le cerveau a conscience du danger que la mort est imminente. Il a été prouvé que lorsqu’il ne reçoit plus de sang et de stimulation, le cerveau ne s’arrête pas immédiatement. Il se met en alerte, c’est pourquoi la perception consciente est toujours en veille. En d’autres termes, il se rend compte de ce qui est en train de se passer, en l’occurrence, le décès imminent. De nombreuses personnes victimes d’arrêt cardiaque ont été interrogées à ce sujet.
Ces patients ont été déclarés morts, mais ils ont réussi à survivre grâce à la médecine. Leurs témoignages ont révélé qu’ils avaient eu conscience que leur mort allait arriver. Certains ont indiqué avoir entendu les soignants déclarer leur décès. D’autres ont décrit un état d’éveil et d’ouverture des yeux, bien qu’ils soient en arrêt cardiaque. Les auteurs de l’étude ont indiqué que les sensations décrites n’étaient pas des hallucinations, mais étaient été bien réelles.
Ainsi, si on pensait auparavant que le cerveau pouvait avoir une conscience minimale entre 20 et 30 secondes après un arrêt cardiaque, le délai peut désormais être de 3 minutes selon les sujets. Les expériences de mort imminente qui ont été décrites jusqu’ici pourraient n’être que la réaction du cerveau qui prend conscience de la fin très proche, donc avant le décès définitif. En d’autres termes, la mort ou le coma serait un processus qu’on peut inverser et non un instant donné.
Hallucinations suite à l’arrêt cardiaque
Lorsque le cerveau manque d’oxygène, comme lors d’un arrêt cardiaque ou un coma profond, cela peut provoquer des effets hallucinogènes. On peut donc assimiler les souvenirs d’une expérience de mort imminente à des hallucinations, dans la mesure où cela se passe entre l’arrêt du cœur et celui du cerveau. Une étude démontre que l’activité cérébrale caractéristique d’un état conscient peut être stimulée par une réduction d’oxygène, de glucose et d’autre stimulus après un arrêt cardiaque. Une hausse de l’activité du cerveau est constatée suite à un arrêt du cœur. De nombreux chercheurs avancent qu’un dysfonctionnement de l’ensemble du cerveau provoquerait une sensation de sortie hors du corps. A noter qu’on doit la formation de l’image du corps au cortex pariétal.