Dr. Holi Rajery - Linkedin
L’usage du cannabis en soins palliatifs est en phase d’expérimentation. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament a donné son accord le 11 juillet 2019 faisant suite à un avis favorable du Comité scientifique Spécialisé Temporaire. L’objectif de ces études cliniques est d’effectuer une évaluation de la pertinence de ce produit dans le traitement de certaines maladies et le soulagement de certains signes cliniques. En France, son expérimentation a été autorisée pour deux ans à partir de 2020.
Le cannabis à visée thérapeutique est prescrit aux malades en fin de vie sous forme de médicaments inhalés (huile) ou ingérés (goutte, capsule, solution buvable).
Sa prescription reste très encadrée, elle est encore limitée aux patients atteints d’impasse thérapeutique. Concrètement le cannabis est prescrit aux patients souffrant de certains effets indésirables de la chimiothérapie, formes d’épilepsie résistantes, de contractions incontrôlées de sclérose en plaques ou de quelques maladies du système nerveux central.
L’histoire de l’utilisation du cannabis remonte à l’antiquité. Il a déjà été utilisé en Inde, au Moyen-Orient et en Chine pour guérir les maladies infectieuses paritaires, les hémorragies, les vomissements, la constipation ou certaines douleurs. Le THC ou delta-9-tétrahydrocannabinol a été découvert en 1964, il fait partie des principes actifs du cannabis lui rendant ses propriétés psychoactives. En 1990, deux types de récepteurs cannabinoïdes ont été découverts dans le corps humain. Les effets sont prouvés scientifiquement et depuis, les recherches se multiplient.
Les propriétés thérapeutiques du cannabis médical sont répertoriées par l’Association Internationale pour le Cannabis Médical. Elles sont imputables à l’activation des récepteurs du cannabis présents dans le corps humain tels que le système nerveux, le système immunitaire et le système périphérique.
Les propriétés thérapeutiques qui peuvent être exploitées dans le domaine de la thérapie sont l’analgésique, l’antalgique et l’anti-inflammatoire. L’objectif est de lutter contre les douleurs en fin de vie. Ces molécules sont utilisées pour leurs effets antispasmodiques en cas d’épilepsie et des contractions de la sclérose en plaques. Les vertus vasodilatatrices et les propriétés relaxantes sont utilisées pour les soins palliatifs et les troubles du sommeil. Les effets antiémétiques fonctionnent également pour lutter contre les effets secondaires de la chimiothérapie. D’autres propriétés telles que les activatrices de l’appétit, les antidépresseurs, les anxiolytiques, les antipsychotiques et les broncho-dilatatrices sont exploités dans certains troubles bien définis.
Le cannabis thérapeutique est défini sous le terme familier « Marijuana » qui désigne les fleurs séchées des plantes femelles de cannabis sativa. Le cannabis est le nom utilisé dans la pharmacopée de l’humanité depuis des lustres. Il se présente sous forme de végétal appelé plante de cannabis ou plante de chanvre. Il comprend plus de 480 substances, dont les cannabinoïdes qui donnent les effets souhaités. À ce jour, 113 cannabinoïdes ont pu être isolés. Grâce à ses effets grisants, le THC reste le plus connu et le plus utilisé dans les recherches scientifiques.
Le cannabidiol ou CBD vient après. Il ne présente aucun effet grisant, ses caractéristiques sont très différentes de celles du cannabinoïde.
Ses modes d’action sont disponibles et bénéfiques grâce à la présence des cannabinoïdes qui agissent en interaction avec les récepteurs du système endocannabinoide dans l’organisme. Ces récepteurs sont présents au niveau des tissus, des différents organes, du cerveau, du système nerveux. Lorsque les cannabinoïdes se fixent sur ces récepteurs qui sont les CB1 et CB2, ils se mettent en action pour la transmission de signaux au niveau de la cellule. Ils se comportent comme des hormones ou neurotransmetteurs et agissent sur les systèmes limbiques et mésolimbiques.
À ce sujet, un médicament à base de cannabidiol est déjà accessible en Europe. Il a obtenu une autorisation de mise sur le marché en septembre 2019 dans le but de traiter les enfants souffrant des syndromes de Dravet et de Lennox-Gastaut, des cas d’épilepsies sévères et pharmaco-résistantes.
Un médicament approuvé et disponible sur ordonnance comprenant des extraits de plantes de cannabis existe désormais. Le cannabis médical est à base de plante, mais il existe d’autres produits à base de substance synthétique.
Le cannabis médicinal comprend davantage de THC responsable d’effets psychotropes. Il est proposé sous différentes formes : tabac à chiquer ou vaporisateur, comprimés à sucer ou produits alimentaires, liquides ou huiles. Cependant, il faut rester vigilant sur les formes illégales. Les lois française et européenne stipulent que la Delta-9-THC fait partie des produits stupéfiants. Ils sont interdits au commerce.
Les effets indésirables existent, mais son usage thérapeutique n’est pas associé à ces effets. Ainsi, ils peuvent être utilisés et autorisés comme un produit sans danger. Cependant, chez certains patients ayant des antécédents cardiovasculaires, psychiatriques, psychotiques et les groupes vulnérables, leur utilisation pourrait présenter des risques. Sinon, on peut citer quelques effets secondaires tels que la démangeaison, les contractions musculaires, les hallucinations ou le vertige, la sécheresse buccale ou les troubles orthostatiques.
Les précautions d’emploi existent à cause du risque d’overdose. Il faut respecter les doses indiquées, voilà pourquoi il est prescrit par un médecin et livré uniquement sur ordonnance. Dans une étude menée par l’Organisation Mondiale de la Santé, aucun cas d’overdose n’a été rapporté jusqu’ici.
Selon la législation, le cannabis médical doit être délivré uniquement sur ordonnance, les poursuites judiciaires s’appliquent à une utilisation abusive.