Dr. Holi Rajery - Linkedin
Le cœur joue un rôle vital dans le fonctionnement de l’organisme et le maintien en vie de l’être humain. Il propulse par pompage le sang qui transporte l’oxygène et les nutriments vers tous les organes en traversant les artères.
Des impulsions venant d’une zone précise du cœur produisent cette action de pompage, elles le font battre à rythmes réguliers pour une bonne circulation.
L’arrêt cardiaque, très différents de l’Accident Vasculaire Cérébral ou AVC dont voici la prise en charge, est la cessation de cette activité mécanique, entrainant ainsi l’arrêt de la circulation du sang vers les organes. L’organisme ne reçoit donc plus d’oxygène, ce qui peut être fatal si le patient n’est pas pris en charge très rapidement.
L’arrêt cardiaque est souvent imprévisible, car les symptômes se détectent rarement.
La cessation de l’activité mécanique du cœur provoque l’arrêt cardiaque soudain qui se reconnait par une perte de conscience et l’interruption de la respiration. Dans de nombreux cas, aucun signe ne permet de prévoir cet état. Le patient nécessite une intervention médicale d’urgence pour avoir des chances d’être sauvé.
L’arrêt cardiorespiratoire (ACR) correspond à l’interruption soudaine de l’activité du cœur qui consiste à expulser le sang vers les organes, notamment le cerveau. La victime perd connaissance et on ne sent plus les battements de son pouls.
Cette pathologie est causée par une anomalie de la fréquence et du rythme cardiaque. Elle peut atteindre toute personne, quels que soient son âge et sa condition physique.
Il faut noter qu’un arrêt cardiaque est différent d’une crise cardiaque, même si les 2 cas sont des urgences médicales.
Une crise cardiaque est causée par un empêchement de la propulsion du sang vers le cœur qui ne reçoit plus assez de sang pour le renvoyer vers les autres organes, même s’il continue de pomper le sang. Le cœur donne des signes de détresse et s’endommage à mesure que les soins tardent.
Un arrêt cardiorespiratoire est causé par une anomalie du rythme cardiaque qui finit par s’arrêter soudainement de battre. Contrairement au cas de crise cardiaque, le cœur ne pompe plus le sang vers les autres organes qui sont eux aussi en détresse (le cerveau peut être endommagé en 5 min). Le pronostic vital est rapidement engagé, car les chances de survie se réduisent de 10% par minute de retard d’intervention en réanimation cardiorespiratoire (RCR), notamment avec un Défibrillateur Externe Automatisé (DEA).
Une défaillance électrique du cœur qu’on appelle arythmie cardiaque provoque son arrêt, dont le plus fréquent est la fibrillation ventriculaire, c’est-à-dire que le cœur se met à battre de façon irrégulière et trop rapidement et n’arrive plus à pomper le sang et à alimenter normalement les autres organes. Cet état est mortel en quelques minutes.
Chez l’enfant et le bébé, les troubles respiratoires qui provoquent une insuffisance respiratoire sont la première cause de l’arrêt cardiaque. On peut citer entre autres le syndrome de mort subite du nourrisson, l’obstruction des voies respiratoires à cause d’une infection ou d’une noyade ou d’un objet avalé, etc. ou encore une inhalation de fumée.
Chez l’adulte, certaines maladies peuvent être à l’origine de l’arrêt cardiaque : cardiopathie et toute autre maladie cardiovasculaire, traumatisme, embolie pulmonaire, trouble du métabolisme, hémorragie digestive, détresse respiratoire, etc.
Chez l’enfant comme chez l’adulte, une anomalie structurelle est souvent une autre cause de l’arrêt cardiaque et de la circulation sanguine.
Quand l’arrêt cardiaque survient, les cellules ne sont plus alimentées en sang et les organes souffrent d’ischémie. Des œdèmes se forment alors et compressent certaines parties des organes, provoquant des anomalies plus ou moins graves, même si la réanimation et la prise en charge du patient ont été réussies. Ces gonflements affectent particulièrement le cerveau, perturbant la pression de perfusion cérébrale, ce qui est dangereux pour la survie de l’organisme.
C’est pour cela que beaucoup de patients, même s’ils ont été réanimés à temps, souffrent de dysfonctionnements au niveau du cerveau, qui se révèlent par la diminution plus ou moins grande de leur capacité cérébrale : manque de mémoire, confusion ou même convulsion, coma…
Après 5 min d’arrêt cardiaque, le cerveau est irrémédiablement atteint. Le décès survient en moyenne après 12 min.
Les facteurs de risque
Les antécédents personnels ou familiaux de maladies ou de troubles cardiaques sont les principaux facteurs de risque d’un ACR :
Il ne faut pas non plus négliger certains états comme :
Les fréquences
Selon la Fédération Française de Cardiologie, près de 50.000 personnes meurent d’arrêt cardiaque chaque année dans le Métropole et plus de 700.000 dans toute l’Europe.
Dans 90% des cas, la victime d’ACR décède si la prise en charge est retardée ou inexistante. Le taux de survie à un arrêt cardiaque est de 5% en France.
70% des cas d’arrêt cardiaque se passent devant un témoin, mais seuls 40% effectuent les premiers gestes de secours. Pourtant, si des témoins accomplissaient ces gestes, 80% des victimes survivraient. En France, 8% de la population connaissent les gestes de premiers secours.
Ce taux augmente encore dans les pays disposant de défibrillateurs dans les lieux publics avec une population bien formée. Cependant, 96% des victimes n’ont pas pu bénéficier de la présence et de l’utilisation d’un défibrillateur, généralement à cause du lieu où la crise survient. En effet, 73% des ACR se passent au domicile des victimes, dont 65% des cas sont des hommes et 35% des femmes.
Généralement, l’arrêt cardiaque ne montre aucun signe alertant, mais il arrive que des patients ressentent de légers signes précurseurs comme ceux de la crise cardiaque : des douleurs dans la poitrine, la tête qui tourne, des palpitations cardiaques et/ou un essoufflement.
Au moment de la manifestation, la victime perd connaissance et s’effondre, ne réagit plus même quand on l’appelle ou quand on la touche et respire de façon anormale.
Les enfants présentent souvent un trouble du rythme cardiaque (bradyarythmie et asystolie) dû à une asphyxie. C’est en majorité la cause de leur ACR.
Si la détresse respiratoire n’est pas la cause de l’arrêt cardiaque, l’enfant présente une tachycardie ou une fibrillation ventriculaire qui accélère ses battements cardiaques.
Dans tous les cas, une défibrillation d’urgence est à effectuer absolument.
En général l’entourage ou le patient lui-même est surpris par la survenue soudaine de l’arrêt cardiaque puisqu’ils n’ont détecté aucun symptôme avant-coureur.
Une étude Inserm, AP-HP, à l’Université Paris Descartes sur un peu moins de 400 personnes (hommes et femmes) décédées de mort subite rapporte pourtant qu’il y a des indications auxquelles il faut prêter attention. Cela aiderait à éviter le pire.
Ces signes, remarqués par l’entourage de la victime (famille, médecin traitant …), peuvent déjà se manifester plusieurs semaines avant le moment fatal.
Le malade ressent des douleurs thoraciques comme si on serrait son cœur à l’étau, à plusieurs intervalles pendant quelques jours avant la crise fatale. Ces douleurs sont accompagnées ou non de perte de conscience, d’essoufflement à l’effort.
Un autre symptôme préalable est aussi une difficulté respiratoire continue durant quelques jours jusqu’à l’arrêt brusque du cœur.
L’étude a également constaté que le comportement du malade influençait beaucoup sa chance de survie. En effet, ceux qui ont appelé les secours en ressentant les symptômes ont eu 6 fois plus de chance de survivre par rapport à ceux qui ne l’ont pas fait. Ils étaient seulement 19% à le faire.
Le diagnostic clinique est la première action de dépistage d’un arrêt cardiaque. Le médecin constate que le patient ne respire pas, n’a plus de pouls et est dans un état d’inconscience. Ses pupilles sont dilatées, ne réagissent pas à la lumière et sa pression artérielle est introuvable.
Le cœur est ausculté avec un cardioscope pour constater tout trouble de rythme respiratoire : une tachycardie ventriculaire, une fibrillation ventriculaire ou au contraire une asystolie. Il arrive que le cœur batte et propulse le sang, mais qu’on ne puisse pas sentir les pouls.
La respiration peut aussi indiquer un arrêt cardiaque : pas de respiration détectée ou respiration difficile et lente. L’arrêt cardiaque peut aussi provoquer un moment de convulsion, il faut alors effectuer très rapidement une RCP (respiration cardio-pulmonaire).
Un ECG (électrocardiogramme), un monitoring cardiaque, une imagerie de la poitrine ou des électrolytes sont souvent aussi effectués, particulièrement pour rechercher les causes de l’ACR qui pourraient être traitées.
Les chances de survie des patients en arrêt cardiaque dépendent en grande partie de la rapidité et de la qualité de la première prise en charge, notamment par l’entourage qui assiste à la manifestation de la crise.
Avant l’arrivée de l’équipe médicale
Le taux de survie des victimes d’un ACR reste faible, toutefois une prise en charge précoce fait une grande différence. De nombreuses études ont montré que plus le nombre de public formé aux gestes de premiers secours augmente, plus ce taux évolue.
Le premier réflexe est toujours d’alerter les secours (composer le 15) et de trouver si possible un défibrillateur semi-automatique (DSA) à l’endroit le plus proche.
Il faut effectuer sans attendre les gestes de réanimation cardio-pulmonaire (RCP) :
L’essentiel est de bien dégager les voies aériennes.
L’équipe de secours prend le relais en continuant à pratiquer ces actes, et comme elle est mieux équipée et plus formée, elle peut administrer des médicaments comme l’adrénaline et effectuer une intubation pendant le trajet vers l’hôpital.
La prise en charge à l’hôpital
Au centre hospitalier, le patient est admis au service de réanimation ou de soins intensifs en cardiologie. Les traitements effectués sont à la fois pour soigner en urgence l’état du malade encore en vie et pour diagnostiquer les origines de la maladie.
Les médecins se concentrent essentiellement sur un support vasopresseur, un traitement inotrope et/ou une optimisation volémique pour pallier à l’état de choc post-ressuscitation.
L’équipe médicale réalise les diverses analyses telles qu’un ECG, un scanner des poumons et du cerveau, un échocardiogramme et/ou une coronarographie.
Selon le cas, la suite du traitement peut être la prise de médicaments (pour soigner les troubles du rythme cardiaque par exemple) ou la réalisation d’une opération chirurgicale (pour déboucher les artères, pour enlever des bouts de tissus qui provoquent des dysfonctionnements des activités électriques, etc.)
Le patient peut aussi recevoir une assistance circulatoire si son cas est grave et si le pronostic neurologique y est favorable.
Pour éviter autant que possible les séquelles neurologiques causées par une hyperthermie, l’équipe médicale surveille étroitement la température du corps pour qu’elle reste aux alentours de 32 à 36 °C durant les soins.
30% des patients d’ACR qui arrivent à l’hôpital recouvrent les battements des pouls après les traitements. Cependant 10% seulement en sortent vivants et une partie d’entre eux encore avec des dommages neurologiques.
Toutefois, si un patient sort de l’hôpital entièrement rétabli, son pronostic vital est presque semblable à celle d’une personne n’ayant jamais eu d’attaque cardiaque. 62% des cas peuvent vivre 15 ans de plus, 80% des cas sont envisagés tenir au moins 5 ans, tandis que plus de 90% des patients guéris sont pronostiqués pouvoir vivre au moins 1 an.
Par ailleurs, près de 90% des patients guéris retrouvent une vie presque normale en redevenant autonome, 70% effectuent même leurs anciennes activités avec plus ou moins d’aisance et 65% retrouvent leur mobilité.
L’âge est un paramètre à prendre en compte dans ce rétablissement, car plus il est avancé, moins les chances sont bonnes.
Le cas des sportifs
On dénombre 500 sportifs /an décédés d’un ACR en plein effort en France. Les victimes sont en majorité des hommes, encore jeunes et qui n’avaient aucun problème de santé.
Cela dénote l’importance des tests et visites médicales avant la pratique de toute activité sportive, particulièrement pour le sport de haut niveau, ce qui est pourtant très souvent négligé.
Il est conseillé de faire un ECG d’effort et un autre au repos, ainsi qu’une échographie pour détecter toute anomalie cardiaque qui ne se manifeste pas au quotidien. La pratique d’un sport de haut niveau nécessite un certificat d’aptitude délivré seulement après la confirmation de ces analyses.
Comment éviter les rechutes ?
Les gestes de prévention surtout pour les anciens patients semblent évidents, mais ne sont pas toujours bien suivis. Il est crucial de :
Comment réduire les risques ?
Les risques de troubles et maladies cardiaques peuvent être diminués par un mode de vie saine autant que possible. Il s’agit entre autres, comme pour la prévention de rechute, de :