Dr. Holi Rajery - Linkedin
Le caractère continu des soins palliatifs rend difficile la détermination du temps qu’un patient passera en institution de soins palliatifs. Cela dépend en effet de nombreux paramètres, à commencer par la nature, les symptômes et l’évolution de la maladie. La catégorie socio-économique du patient et de sa famille entre aussi en jeu. On sait par exemple que plus le patient est aisé, plus il accède facilement aux soins palliatifs.
La durée diffère également selon la communauté. Il faut savoir qu’une unité de soins palliatifs dispense de soins continus pour garantir un certain confort au malade. Dans ce sens, les locaux et l’accompagnement doivent répondre aux besoins du patient et de son entourage.
Dans le secteur public, on estime à 15.81 jours la durée moyenne d’un séjour en unité de soins palliatifs. Un séjour de 15 jours rapporte 3 fois moins à l’établissement de santé que 3 séjours de 5 jours. Le cout journalier d’un séjour baisse en fonction de la longueur de la durée d’hospitalisation dans un service de soins.
Bien que les soins palliatifs soient le plus souvent associés à des personnes mourantes, c’est une erreur de confondre ces soins avec ceux de fin de vie pour les malades en phase terminale. Les soins palliatifs désignent l’ensemble des actes médicaux mis en place pour le soulagement des symptômes, le traitement de la douleur, voire de la souffrance psychique. L’équipe soignante n’a pas vocation à guérir le patient.
Quoi qu’il en soit, il a été prouvé que les soins palliatifs agissent sur le confort pour améliorer la qualité de vie des patients. Si les soins visent surtout à soulager les douleurs, il est également question d’amoindrir la souffrance psychologique et de prévenir les troubles secondaires comme les nausées ou les escarres.
En d’autres termes, les soins palliatifs ont des effets sur l’espérance de vie, même les patients atteints de maladie grave évolutive. Des études ont d’ailleurs montré que si les soins actifs sont mis en place assez tôt, le gain est palpable avec une moyenne de deux mois supplémentaires pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon avancé, selon New England Journal of Medicine.
Le nombre de personnes prises en charge en soins palliatifs dans les centres hospitaliers et EHPAD explose avec l’effet cumulé du vieillissement de la population et l’amélioration des diagnostics. Il n’est pas rare de voir des patients contraints de suivre un traitement quotidien à vie suite à certaines maladies. Les services de soin hospitalier sont pourtant de moins en moins nombreux à prendre en charge les patients qui sont dans ce cas.
Les proches privilégient le maintien à domicile avec l’aide d’une unité mobile soignante et du médecin traitant, ce qui n’est pas évident à gérer. Ainsi, des maisons de répit avec une équipe pluridisciplinaire ont été mises en place depuis trois décennies au Canada, en Belgique ou en Allemagne pour soutenir le patient et ses proches.
En France, la fondation France Répits s’est donnée pour mission d’accueillir le patient en lui garantissant des soins lorsque les proches sont dans l’incapacité de lui en fournir pour diverses raisons. La fondation propose également des séjours pour la famille ou pour une personne de confiance du malade avec en prime une aide sociale, un soutien psychologique ou même une femme de ménage. Dans ce cas, les proches sont logés dans d’autres chambres, le patient ayant son lit adapté à sa pathologie.
Ces projets de soins s’adressent à des personnes qui souffrent de maladie grave, requérant une prise en charge globale particulière. Des maisons médicales peuvent aussi accueillir des malades qui ont besoin de soins palliatifs, des personnes âgées dépendantes et des personnes en situation de handicap avec un niveau élevé d’invalidité. Pour faire valoir les droits des malades, la fondation prévoit de proposer aux familles un crédit de 30 jours par an, parallèlement aux offres avancées dans les pays qui possèdent déjà ce genre de dispositif.