Dr. Holi Rajery - Linkedin
Une personne en fin de vie et en sédation profonde souffre de nombreux maux, mais aussi de déshydratation. Elle a donc besoin d’injection de solution salée ou glucosée pour corriger cet état, qui se fait le plus souvent par voie parentérale.
Nous allons voir dans cet article la place de l’hydratation, les besoins du patient, le temps qu’il peut vivre sous perfusion de glucose…
Lorsque le patient est en phase terminale de sa maladie, la déshydratation est souvent un problème. En effet, les signes de complications qui accompagnent cette dernière phase en sont responsables. Ce sont les dysphagies, le manque d’appétit, les nausées, l’anorexie, l’asthénie, l’altération de la conscience, le problème affectif ou la combinaison de ces signes. Selon l’apparition d’autres symptômes tels que les vomissements, les selles liquides à répétition ou le saignement, le malade se déshydrate aussi. Ainsi, la famille peut surveiller la baisse progressive des prises de liquides ou des mictions pour anticiper la survenue de la fin de vie. Si la voie per os trouve des contre-indications, l’administration des médicaments pourrait se faire par voie sous-cutanée ou voie veineuse.
Pour accompagner une personne en fin de vie, l’équipe de soins intensifs peut poser une perfusion pour l’hydrater. Il faut savoir que mettre en place cette solution n’est pas synonyme de maintenir artificiellement en vie le patient. Ce soluté pourrait assurer un minimum de confort pour ne pas le laisser mourir de soif.
La prescription d’un arrêt partiel ou complet de cette solution de glucose ne signifie en rien une programmation de la mort du patient. Et même si on décide d’effectuer un débranchement des traitements en fin de vie, c’est son état de santé à ce stade qui va définir la survenue de la mort. Effectivement, le patient pourrait se sentir mieux en étant moins hydraté que trop hydraté. Une hydratation importante le mettrait en situation d’encombrement respiratoire. Pour une meilleure gestion des risques, les médecins peuvent préconiser la déshydratation ponctuelle du patient sous surveillance. Cette situation pourrait causer de l’inconfort tel que la sensation de bouche sèche qui peut être corrigée par des soins de bouche.
Chez d’autres patients, les conduites d’une bonne hydratation restent indispensables. Elles permettent une correction d’un déséquilibre d’ions suite à une perte hydrique liée à des diarrhées, aux diurétiques ou à une hypercalcémie. Elle diminue aussi le risque d’apparition de désorientation ou d’agitation, d’une perturbation de la fonction rénale. Cette hydratation en soins palliatifs montre l’engagement du personnel soignant.
Le mode d’administration se fait par injection en intraveineuse, elle nécessite des soins particuliers. Si elle n’est pas stérile, elle entraine un risque infectieux. Elle peut être pratiquée en dehors de l’hospitalisation par un infirmier libéral.
Le choix de la pose d’un cathéter est fonction de la durée de la perfusion. Elle peut être posée sur une veine profonde pour une longue durée et dans les centres agréés. Elle peut aussi être posée sur une veine périphérique superficielle.
Cependant, la voie sous-cutanée peut être indiquée si la déshydratation est tolérable, car c’est la moins invasive. Cela est recommandé par les experts et confirmés par le texte de l’ANAES. Elle ne pose aucun problème jusqu’à l’apparition d’un œdème qui diminue la vitesse d’absorption du liquide.
Une quantité de 500 ml à un litre de liquide est suffisante pendant 24 heures pour maintenir l’équilibre chez le patient en fin de vie.
Les malades en fin de vie ne peuvent plus assurer leurs besoins nutritionnels. Les apports sont insuffisants pour les couvrir. En effet, certaines maladies telles que l’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou les séquelles d’accident vasculaire cérébral ne leur permettent plus de déglutir correctement. Le métabolisme du malade va être perturbé, voilà pourquoi une nutrition parentérale s’impose. Elle permet de combler les nutriments transportés par le sang dans la circulation sanguine. Ce sont les vaisseaux qui véhiculent l’oxygène, les nutriments tels que les glucides, les protides contenant les acides aminés, les oligo-éléments, les vitamines. Voilà pourquoi, une voie veineuse est utilisée pour ravitailler tous ces éléments nutritionnels indispensables pour la survie de la personne en fin de vie.
A noter que cette voie parentérale dépend encore de quelques paramètres : l’espérance de vie, le pronostic et la phase de la maladie. Certes, la déshydratation n’a pas vraiment d’impact sur le confort du patient, mais elle pourra accélérer le décès. Cependant, l’hydratation trouve toute son importance chez les sujets en phase terminale. S’ils en sont atteints, ils succombent plus tôt que ceux qui sont hydratés normalement.
Toutefois, aucune étude scientifique n’a confirmé que le fait d’administrer l’hydratation artificielle pourrait prolonger la survie d’un malade en phase terminale.
Voilà pourquoi, dans certains cas de figure, l’équipe soignante arrête par paliers les alimentations solides et liquides. Elle permet à la famille et à son entourage une prise de conscience d’une fin de vie proche. C’est un acte thérapeutique, mais pas un abandon de traitement.