Dr. Holi Rajery - Linkedin
La fin de vie est parfois une période durant laquelle la souffrance physique devient réfractaire à tout traitement médical et le patient, souffrant d’une maladie grave en phase terminale est à l’article d’une mort imminente. Cette période peut être plus ou moins longue.
Le patient, s’il est encore en état d’exprimer ses désirs et ses volontés, aura alors l’occasion et le temps de réfléchir à sa fin de vie. Cela commence généralement par une rétrospective du passé jusqu’au moment de l’agonie, en passant par tout le côté pratique concernant la fin de vie, dont l’éventualité de hâter le décès pour atténuer ses souffrances.
Cette période de la vie a été réglementée en 2005 et 2016 par la loi Leonetti pour les aspects légaux, mais pourquoi malgré tout est-ce important de réfléchir à sa propre fin de vie ?
Que ce soit dans une unité hospitalière, un centre de soins spécialisé ou à domicile, un accompagnement rapproché par ses proches est un désir légitime et universel chez un patient mourant. On éprouve en effet le besoin d’être rassuré et réconforté dans cette ultime étape de la vie. On a besoin d’être certain de faire respecter sa volonté, qu’on a exprimé quand la santé était bonne, soit par le biais de Directives Anticipées, soit par la voix d’une personne de confiance qu’on aurait désignée préalablement. En soins palliatifs en effet, la demande du patient porte généralement sur tous les moyens d’apaiser ses souffrances et de se faire accompagner jusqu’au bout de manière à bénéficier d’une mort douce. Dans ce cas, le rôle de la personne de confiance est primordial, notamment lorsque le malade ne peut plus s’exprimer directement.
Pour faire respecter ses dernières volontés à l’approche de la mort, il est utile parfois de bien se préparer à cette éventualité. Ainsi, le fait de réfléchir préalablement à sa fin de vie permettra non seulement de définir le type d’accompagnement auquel on aspire, mais aussi de faire bénéficier sa famille des Droits en faveur des proches et accompagnants, afin de les aider à faire face à ces épreuves. Ainsi, en cas de coma et s’il n’y a pas de directives anticipées, une personne de confiance qui aura été désignée, décidera à la place du patient du mode de traitement palliatif à mettre en place.
Arrêt de l’acharnement thérapeutique
Lorsqu’on souffre d’une maladie incurable en phase terminale, on n’aspire qu’à une chose : apaiser les souffrances et refuser un traitement agressif qui ne servira qu’à prolonger inutilement la vie et les douleurs. Les soins palliatifs ne consistent pas à accélérer la mort, mais à accorder un confort et une qualité de vie relatifs durant la période d’agonie. Chacun aspire en effet à une fin de vie douce et apaisée. Mourir à la maison permet de faire respecter ses dernières volontés par la famille et les proches.
L’euthanasie
Un moyen de provoquer délibérément la mort, à l’instar du suicide assisté, l’euthanasie consiste en une injection de substances destinées à accélérer la survenue du décès. Cette méthode est encore au stade de débats au sein du macrocosme politique et la proposition de loi est encore loin d’être adoptée, du moins dans plusieurs pays, dont la France.
La sédation profonde
La sédation profonde est sans doute la méthode la plus courante adoptée chez les personnes en fin de vie à cause d’une maladie grave, incurable et en phase terminale. Sa mise en œuvre est décidée de manière collégiale. Elle consiste à endormir le patient, sans aucune intention de donner la mort, afin qu’il ne ressente plus de douleurs, mais en effectuant des actes réversibles.
En conclusion, réfléchir à sa fin de vie est quelque chose qu’on n’a pas toujours envie de faire, mais qui peut être indispensable le moment venu. Veut-on être sédaté ou non ? Veut-on terminer sa vie à la maison ou à l’hôpital ? A quel moment doit-on arrêter les soins ?
Toutes ces réflexions doivent normalement amener à prendre des positions qu’il est préférable de rédiger dans un document qu’on appelle les directives anticipées.
Dr. Holi Rajery