Dr. Holi Rajery - Linkedin
Les statistiques parlent d’elles même. En 2010, plus des trois quarts des Français expriment le souhait de passer leur fin de vie chez eux d’après une enquête IFOP. Mais au final, 26% seulement le font. Cette proportion avoisine les 24% aux États-Unis. Elle reste faible en Norvège et au Royaume-Uni avec des proportions respectives de 18% et de 20%. Dans certains pays, ce sujet reste encore tabou. La plupart le font pour éviter les hospitalisations intempestives. En effet, le patient a besoin d’être hospitalisé en cas d’altération de l’état général, de perte de connaissance ou de rechute de maladies graves et de mise en place de soins palliatifs.
Mourir chez soi est également un choix. Pouvoir choisir donne une grande liberté à passer ce dernier moment dans son lieu de vie. Il s’agit de finir dans les meilleures conditions possibles ce long chemin irréversible, dans l’intimité, dans le but d’avoir une mort douce et de mourir dignement.
Dans la vieillesse, la mort pourrait arriver à tout moment, mais elle peut aussi faire attendre des heures, des jours, des mois, voire même des années. Souvent, elle s’annonce par quelques signes tels que le raidissement des membres, le changement du visage, le ralentissement des souffles ou la diminution progressive de la conscience. La personne arrive en fin de vie.
Passer ses derniers jours chez soi nécessite quelques conditions. Dans le cas des mourants, d’un grand malade à une phase avancée ou pour un accompagnement de fin de vie, le patient doit être entouré d’une équipe soignante compétente (infirmier, médecins, etc.) pour faire les soins à domicile, apaiser la souffrance et soulager les douleurs extrêmes. La famille et les proches doivent aussi l’entourer dans ces moments difficiles.
Les patients concernés
La mort arrive soudainement avec une proportion de 1 décès sur 5 et se passe la plupart du temps à la maison. Les victimes n’ont pas le choix dans ce cas, mais les patients qui connaissent déjà l’arrivée probable de leur mort peuvent prendre la décision de mourir à domicile. Les patients qui peuvent entamer les démarches de mourir chez eux sont :
Droits et dernière volonté du malade
Toute personne avant d’être décédée reste propriétaire de sa vie, les droits des malades doivent être respectés. Elle peut prendre toutes les décisions concernant sa santé sur la question de la fin. Elle a le droit de disposer des informations et des conduites à tenir auprès du personnel soignant même si elle choisit de ne pas mourir à ‘hôpital.
Il y a un ensemble de droits qui concernent le traitement du patient. En effet, toutes personnes en fin de vie ou non peut prendre la décision de refuser tout acte préventif, de diagnostic ou thérapeutique à tout moment et d’arrêter le traitement. Dans ce cas, le médecin doit s’abstenir de toute intervention et d’obstination déraisonnable pour un acharnement thérapeutique, car c’est un acte punissable par la loi. Il doit toutefois informer le concerné des conséquences de son choix, la décision prise doit être notée dans son dossier médical. Ceci rentre dans le cadre du respect de la dignité de la personne mourante de choisir sa mort.
Le rôle du médecin est d’assurer la qualité des derniers moments du patient en soins palliatifs grâce à des soins de confort pour apaiser les souffrances. Il assure une fin de vie sans douleur en procédant à une prescription d’analgésiques ou de sédatifs nécessaires tels que la morphine et ses dérivés selon les protocoles en vigueur. La personne avant d’être décédée a le droit de le lui demander pour soulager sa souffrance physique ou psychique.
Le patient peut également exprimer sa volonté en termes de soins dans une lettre manuscrite. C’est un document qui anticipe déjà le cas où il n’arriverait plus à s’exprimer. Il peut également désigner une personne de confiance pour écrire ses directives. Il s’agit alors d’un document dactylographié qui doit porter ses nom, prénom, date et lieu de naissance et les coordonnées de la personne de confiance. La volonté du patient en termes de limitation, de poursuite, de refus ou d’arrêt d’actes ou de traitements médicaux figure dans ce document.
Cadre légal et suicide assisté
Selon la loi Leonetti du 02 février 2016, les malades en fin de vie disposent de droits : leur confort passe avant tout. Ainsi, une discussion doit être établie pour aboutir à une décision collégiale de limiter un acte thérapeutique intolérable ou arrêter certains traitements. Les spécialistes en soins palliatifs ont le dernier mot.
Et si le patient déprime et décide de se suicider, le médecin peut-il l’y aider ? Toute personne qui porte une aide « active » à une personne qui souhaite mettre fin à ses jours est pénalement préjudiciable. Certes, le Code pénal ne contient pas de texte légalisé concernant le suicide, par contre s’il est prouvé qu’une tierce personne a contribué à la mort du suicidaire, elle sera pénalement condamnée pour meurtre. Dans le cas d’un décès suspect, le médecin légiste doit procéder à différentes analyses toxicologiques. Le Code criminel prévoit une sanction pour avoir administré un produit mortel.
Modalités d’admission pour soins de fin de vie à domicile
Ces patients vulnérables qui décident de mourir à domicile doivent suivre des procédures. Le patient n’est pas admissible à ces modalités si certaines conditions ne sont pas remplies. Cette décision est toujours prise par le médecin traitant avec un accord préalable de la famille. La prise en charge doit être évaluée régulièrement. Elle doit être effectuée par des équipes de spécialistes avec des ressources nécessaires et adéquates dans l’anticipation de l’aggravation des symptômes. Les pompes funèbres peuvent être appelées en cas de décès.