Dr. Holi Rajery - Linkedin
L’asthme est une maladie non transmissible majeure qui atteint les poumons. C’est la maladie chronique la plus fréquente chez les enfants, mais elle touche également les adultes. Près de 4 millions de personnes en sont atteintes en France.
L’asthme est un état permanent, avec des périodes de crise qui se manifestent par des toux incessantes, un essoufflement, des pressions douloureuses à la poitrine et une difficulté respiratoire qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée à temps. Une étude suédoise confirme également le risque accru d’embolie pulmonaire en cas d’asthme.
I.1. Qu’est- ce que l’asthme ?
L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique qui touche les bronches, il est généralement causé par une allergie à certains stimuli environnementaux comme la pollution, les acariens, les pollens, les moisissures, les poils d’animaux, etc.
L’inflammation des bronches fait contracter leur paroi et produire un épais mucus, qui réduit le passage de l’air et provoque une crise.
Cette maladie peut être génétique, mais ne se transmet pas automatiquement.
I.2. Quels sont les causes et les facteurs de risque de l’asthme ?
À part les éléments environnementaux qui déclenchent les crises d’asthme, de nombreux autres facteurs y contribuent.
causées par des virus de l’influenza, des rhinovirus et du virus respiratoire syncytial chez les tout-petits
causés par une pneumonie ou des rhinovirus chez les plus grands, dont les adultes
Certaines manifestations d’allergie signalent la fragilité de l’organisme qui devient vulnérable à l’asthme :
L’asthme n’est pas qualifié de maladie héréditaire puisqu’il n’y a pas de gène qui se transmet directement entre parent et enfant. Cependant, il a été prouvé qu’il existe bien une incidence sur l’enfant si un des parents est asthmatique. En effet, l’enfant a 2 fois plus de risque d’être atteint, car il a hérité d’un gène de prédisposition (et non de maladie).
La manifestation de l’asthme est donc conditionnée par 2 facteurs principaux qui se rencontrent : une prédisposition génétique et des stimuli environnementaux.
I.3. Quels sont les mécanismes de manifestation ?
La physiopathologie de l’asthme est assez complexe, mais facile à comprendre. Elle se manifeste par 3 éléments essentiels :
I.4. Quelques chiffres sur l’asthme
Près de 4 millions de personnes sont asthmatiques en France.
Selon l’Inserm, 60.000 asthmatiques sont hospitalisés chaque année et 900 en décèdent « principalement parmi les adultes de plus de 55 ans ».
Plus de 5% des malades sont atteints de la forme sévère.
Le Centre de contrôle et de prévention des maladies qui a fait des recherches aux États-Unis estimait en 2018 que 7.5% des enfants de moins de 18 ans ont développé un asthme, contre 7.7% chez les personnes de plus de 18 ans. Chez les enfants, les garçons atteints sont plus nombreux que les filles, tandis que chez les adultes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.
Selon les chiffres de l’OMS en 2015, 235 millions de personnes étaient asthmatiques dans le monde, dont 385 000 décédées.
I.5. Quels sont les différents types et stades de l’asthme ?
Il existe 2 types principaux types d’asthme qui se différencient selon le stade de sévérité :
La sévérité de l’asthme augmente avec l’âge, surtout après 60 ans. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on doit bien choisir sa complémentaire santé.
L’asthme se manifeste de différentes manières selon la sévérité de la maladie et la physiologie de chaque patient. Les symptômes peuvent survenir à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit, de manière plus ou moins intense. Cela peut aller d’un simple malaise dans la poitrine jusqu’à une sensation d’étouffement.
La crise peut s’arrêter après une durée plus ou moins longue (de quelques minutes à quelques heures) de façon spontanée ou au contraire avec la nécessité de prendre des médicaments.
Les bébés sont à surveiller particulièrement et nécessitent souvent une urgence hospitalière.
Il existe ce qu’on appelle l’asthme silencieux. C’est le cas quand le patient ne présente pas de symptômes, seuls les examens respiratoires révèlent son état. Le danger est justement de ne pas en être alerté et que le cas s’aggrave. 30% des asthmatiques sont dans ce cas.
Les tests sont axés sur la mesure de souffle et l’examen du thorax.
La mesure du souffle
Le DEP ou débit expiratoire de pointe est la vitesse de l’air à l’expiration. Sa mesure est nécessaire pour contrôler le souffle à l’aide d’un débitmètre et connaitre le niveau de sévérité de l’asthme. On peut l’utiliser à domicile pour constater les variations lors de crises ou de gênes respiratoires et voir l’évolution de la maladie.
Elle sert à mesurer le volume expiratoire maximal par seconde ou VEMS, c’est-à-dire le volume d’air capté à la bouche à la première seconde d’une forte expiration. L’objectif est de vérifier le degré d’obstruction des bronches qui est proportionnel au VEMS.
Les bronches produisent du monoxyde d’azote (NO) quand elles sont très enflammées. La quantité de NO est mesurée pour connaitre le degré d’inflammation des bronches et adapter le traitement. L’appareil de mesure est composé d’un tuyau où le souffle est recueilli, d’un analyseur et d’un écran pour voir la puissance du souffle qui s’affiche avec des images amusantes.
L’examen du thorax
Le scanner est notamment utilisé quand les traitements ne réduisent pas les symptômes. Il montre si les parois des bronches sont épaissies, dilatées ou si les bronches sont atteintes de bronchiolite. Le patient est allongé sur une table et passe par un anneau qui va scanner son dos.
Il s’agit de recueillir des expectorations par massage de la poitrine, comme pour les bébés qui ont les poumons encombrés. Cet examen permet de vérifier si les traitements prescrits ont été efficaces.
Un test d’allergie ou bilan allergologique peut aussi être nécessaire pour définir l’élément déclencheur. Par exemple, soigner une rhinite allergique peut réduire la fréquence et/ou la sévérité de l’asthme.
Il y a 2 types de traitement de l’asthme que le médecin prescrit selon la sévérité de la maladie : le traitement des crises et le traitement de fond.
Il est prescrit pour calmer une crise qui commence ou qui se prolonge. Son action consiste à dilater rapidement les bronches par un médicament inhalé pour agrandir le passage de l’air et améliorer ainsi la respiration.
Certains patients doivent en prendre avant un effort physique particulier (exemple : sport) pour éviter une manifestation. D’autres doivent prendre en même temps un traitement antiallergique.
Par ailleurs, il est conseillé d’éviter toute exposition aux stimuli comme le vent froid…
Il est prescrit quotidiennement pour une durée prolongée. Le médicament (à avaler ou à inhaler) agit pour diminuer de façon continue la dilatation des parois, éviter leur contraction et calmer l’inflammation des bronches, caractéristique chez les asthmatiques. Ainsi, le risque de crise est réduit et la maladie est mieux contrôlée.
Le traitement de fond doit être régulier et sans interruption sans avis médical, même si les symptômes ne se manifestent plus. L’arrêt précoce du traitement de fond peut en effet déclencher une récidive des crises.
L’évaluation du contrôle de l’asthme se base sur plusieurs critères :
Selon les réponses à ces questions, on peut évaluer le taux de contrôle de la maladie :
Le meilleur moyen de bien suivre l’évolution de sa maladie est de :
Le patient, même s’il ne présente plus de symptôme, doit suivre une « éducation thérapeutique » pour qu’il puisse autoévaluer son état et mieux contrôler sa maladie (en sachant ce qu’il faut faire en cas de manifestation de symptôme, en constatant si sa maladie s’est aggravée ou a régressé…). Et surtout, il est indispensable d’avoir un contact régulier avec son médecin !
L’asthme est une maladie chronique avec des variations de période et de sévérité de manifestation. Les traitements sont essentiellement symptomatiques, mais leur suivi strict peut améliorer l’état de santé général du patient. Si un enfant asthmatique suit scrupuleusement les prescriptions de son médecin, sa maladie a de très fortes chances de disparaitre à l’adolescence s’il n’est pas sujet à des allergies.
Adopter certains modes de vie peut aussi améliorer la vie des personnes qui vivent avec l’asthme, et surtout éviter aux personnes en bonne santé d’attraper la maladie.
La première règle est de s’éloigner et de traiter autant que possible les facteurs déclencheurs :
La pratique de certains types de sport est conseillée, comme la marche après 60 ans qui aide à mieux gérer les crises et favorise le bien-être physique et moral.
Des études ont montré qu’il y a une corrélation entre la qualité des légumes et des fruits qu’on consomme et la prévention de l’asthme. Une bonne fermentation des fibres contribue en effet à préserver le microbiote et à produire une bonne quantité d’acides gras que le sang va transporter vers les poumons pour augmenter leur immunité.