Dr. Holi Rajery - Linkedin
La démence est considérée comme une maladie incurable, atteint souvent les personnes du troisième âge et limite l’espérance de vie. On l’associe à une perte totale des moyens et des capacités, pourtant, elle ne signifie pas forcément la fin de vie. Parlons-en !
La démence sénile est une affection présentant un affaiblissement psychique, global et progressif. Généralement, elle atteint les personnes âgées de plus de 60 ans.
Le vieillissement, les antécédents familiaux, le diabète, les troubles de la fonction thyroïdienne, l’alcoolisme, le tabagisme et certaines prises abusives de médicaments pourraient être à l’origine de la maladie.
Elle touche les facultés psychiques et intellectuelles, l’humeur affective et la conduite sociale du patient. Elle se traduit par des troubles du comportement, du langage, de la perception, de l’attention, de caractère et de la concentration, des pertes de la mémoire. Tous ces signes conduisent à une perte d’autonomie avec un état de dépression, un état délirant chronique de persécution ainsi que des hallucinations.
On distingue cinq principaux types de démence : la maladie d’Alzheimer, la démence vasculaire, la démence mixte qui combine les deux premières, la démence à corps de Lewy et la démence fronto-temporale.
Le diagnostic de démence s’effectue par différentes étapes. Le neurologue remplit un questionnaire médical, puis procède à des examens médicaux et neurologiques. Il prescrit un test cognitif, un bilan paraclinique et des imageries médicales pour déceler une atrophie cérébrale. Le vrai diagnostic ne se fera réellement qu’après l’autopsie de la personne.
L’évolution de la maladie se fait progressivement et irrémédiablement. Comme c’est une pathologie incurable, la phase terminale pourrait être considérée comme une fin de vie pour le patient. Cette phase est accompagnée de fausse route à répétition, de pneumonie, d’apraxie, de dysphagie, de risques d’infection, d’une baisse de mobilité qui pourrait conduire à la mort. Elle nécessite des soins prolongés à visée symptomatique et palliative.
La démence passe par différents stades de manière progressive. Le premier se traduit par l’apparition des troubles du langage, du comportement, de l’orientation et la survenue des crises épileptiques et du syndrome confusionnel. Le stade terminal correspond à une destruction totale et complète des neurones. Il est caractérisé par une baisse de la motricité, des épisodes de fausses routes à répétition et d’installation des infections pulmonaires.
Cependant, la démence ne signifie pas fin de vie, car le souffrant est toujours considéré comme une personne à part entière du point de vue éthique. Il ne doit pas être infantilisé. Ses envies, goûts, refus, vulnérabilités et solitudes doivent être pris en compte.
Une personne atteinte de démence sénile peut prendre ses propres décisions et être en phase avec son interlocuteur. À un certain moment, elle donne l’impression d’être en pleine possession de ses facultés. On peut lui demander son avis et l’associer à des prises de décisions.
Il faut savoir qu’elle alterne ses moments de lucidité et d’effondrement.
Les choses se compliquent lorsqu’elle n’arrive plus à bien communiquer.
Comme la démence sénile fait partie des maladies neurodégénératives, les soins visent à réduire le risque, à ralentir le processus de dégénérescence, à adopter des traitements médicamenteux moins agressifs.
L’entourage doit être patient, attentif et disponible pour accompagner les perturbations mentales et cognitives, notamment pendant les périodes d’altération des facultés. Il doit l’accompagner dans la dignité et respecter son intimité.
Le malade peut écrire des directives anticipées et désigner une personne de confiance qui va le représenter pour les décisions médicales.
Au stade terminal des atteintes cérébrales, les personnes âgées qui souffrent de la démence peuvent être soit transférées à l’hôpital ou suivies dans une maison de retraite médicalisée.
Certains établissements spécialisés disposent d’outils de pronostic. Ils adaptent leurs soins sur la base de ces outils et non pas de l’espérance de vie estimée.
Les exercices physiques ralentissent l’apparition des escarres et des phlébites. D’autres approches comme la thérapie comportementale visent la stimulation des sens pour favoriser la communication.
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