Dr. Holi Rajery - Linkedin
L’acharnement thérapeutique, l’euthanasie, les souffrances inutiles…. la perspective de la fin de vie fait peur à chacun d’entre nous. C’est ainsi que le fait d’écrire des directives anticipées devient un acte important. C’est un document qui a été intégré à la Loi Leonetti sur la fin de vie qui peut aider les médecins dans leur décision médicale si le patient ne pourra plus s’exprimer.
La loi « Leonetti 2005 » est relative aux droits des malades et à la fin de vie. Elle a été renforcée par la loi du 2 février 2016 pour permettre à toute personne majeure de signifier la manière dont elle veut être traitée par le corps médical lors de ses derniers instants de vie.
Cependant, dans le cas d’urgence vitale ou si les directives semblent inappropriées ou déraisonnable, le médecin peut ne pas les respecter. Le refus du médecin et de l’équipe médicale sera notifié dans le dossier médical du patient et doit être porté à la connaissance de la famille, une personne de confiance ou à un proche.
Chaque personne peut rédiger à tout moment de sa vie ses directives anticipées par écrit, daté et signé, qui mentionne par avance la volonté de poursuivre, d’arrêter ou de refuser les décisions concernant les traitements ou actes médicaux à lui donner en fin de vie. Ce document rédigé à l’avance, quand la santé est bonne, est très utile lorsque la personne est dans l’incapacité d’exprimer sa volonté libre et éclairée.
Le modèle de directives anticipées existe sous plusieurs formes. Vous pouvez l’obtenir auprès du Ministère de la santé, de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité ou télécharger directement le modèle officiel du ministère en cliquant sur ce lien.
Les directives peuvent être rédigées en manuscrit ou dactylographiées. Son auteur doit préciser son nom, ses prénoms, sa date et lieu de naissance. Il doit aussi contenir les coordonnées de la personne de confiance qui reste l’interlocutrice privilégiée de l’équipe médicale lors des derniers moments.
Il doit également énoncer ses volontés qui concernent toute décision de poursuite, de limitation, d’arrêt ou de refus de traitement. Il doit mentionner la possibilité de bénéficier d’une sédation profonde jusqu’à la mort.
Qui peut les rédiger ?
Toute personne majeure peut les rédiger si elle le souhaite. Elles peuvent être aussi rédigées par une personne majeure sous le régime de protection légale (sous tutelle ou curatelle), avec l’accord ou l’autorisation du juge ou du conseil de famille si ce dernier existe.
Vous pouvez vous faire aider pour les rédiger par votre médecin traitant ou par une autorité de santé . Si vous êtes incapable d’écrire, vous pouvez avoir recours à la désignation d’une personne de confiance et à un témoin qui atteste l’authenticité du document.
Combien de temps sont-elles valides ?
La durée de validité est illimitée. Elles restent valides indéfiniment tant que le patient ne les a pas modifié. Le médecin traitant ou la personne de confiance sont dans l’obligation de les faire connaitre quand la volonté du malade ne peut plus être obtenue par lui-même.
Qui peut les conserver ?
Les directives anticipées peuvent être conservées par le patient lui-même. Elles peuvent être conservées dans un endroit facilement accessible qui doit être connu par un ou des proches ou par le médecin traitant.
Elles peuvent être aussi confiées à une personne de confiance ou au médecin traitant qui les conservera dans le dossier médical. Elles peuvent être insérées dans un dossier médical partagé, accessible aux professionnels de santé avec une garantie de tenue de secret médical.
Quand un malade rédige des directives anticipées à l’occasion d’une hospitalisation, son dossier médical doit contenir toutes les informations le concernant. Si la prise en charge du patient se passe à domicile, le médecin doit lui recommander d’indiquer son existence.
Que se passe-t-il si vous n’avez pas rédigé de directives anticipées ?
La rédaction de directives anticipées n’est pas obligatoire. Si elles n’ont jamais été rédigées, des entretiens médicaux en équipe multidisciplinaire sont utiles pour rechercher d’autres modes d’expression de la volonté du malade.
Ces informations sur la fin de vie peuvent aussi être confiées verbalement à une personne de confiance. Dans ce cas, le médecin doit faire un recueil de témoignage de cette personne ou de sa famille.