Dr. Holi Rajery - Linkedin
L’embolie pulmonaire est une maladie grave qui touche les vaisseaux sanguins du poumon. Elle est causée initialement par la formation d’un caillot de sang (thrombose) dans les jambes qui se déplace vers un poumon. On compte 10% de décès des victimes après 3 mois de cette pathologie qui se manifeste souvent chez des patients hospitalisés. En France, l’embolie pulmonaire fait partie des 3 maladies cardiovasculaires les plus fréquentes (avec l’AVC et l’infarctus du myocarde). Elle est fréquente chez les personnes âgées et peut causer un arrêt cardiaque. Découvrez les causes, les symptômes et les préventions de cette maladie.
L’embolie pulmonaire est l’aggravation d’une thrombose veineuse au niveau des membres inférieurs par son déplacement vers le poumon. C’est une urgence médicale fatale si elle n’est pas traitée à temps.
I.1. Définition
L’embolie pulmonaire est l’obturation d’un vaisseau sanguin du poumon par un caillot de sang ou plus rarement par d’autres matières. Comment se forme cette obturation ?
Les veines sont le chemin par lequel le sang circule pour aller se ré-oxygéner vers le cœur et les poumons. Une anomalie de la paroi veineuse, souvent dans les jambes, peut provoquer la création d’un thrombus (caillot de sang). Ce caillot va augmenter de volume à cause de dépôts de globules rouges et de fibrine, ce qui va stopper la circulation du sang et causer une lésion à la veine. Il peut se détacher de la paroi et se déplacer vers les veines du cœur et des poumons en suivant la circulation du sang, c’est l’origine de l’embolie pulmonaire.
I.2. Épidémiologie et fréquence
On estime que 15 000 décès sont causés annuellement par cette affection, dont les patients sont souvent âgés et n’ont pas été diagnostiqués ou diagnostiqués d’une autre maladie grave comme l’insuffisance rénale dont voici un dossier complet.
Les patients victimes d’une thrombose veineuse profonde proximale sont à 50% diagnostiqués d’une embolie pulmonaire même s’ils ne présentent pas de symptômes dans les poumons. Un grand nombre de personnes hospitalisées sont aussi atteintes de cette affection, principalement à cause de leur immobilité ou d’une autre maladie.
Dans la majorité des cas, si une embolie pulmonaire est diagnostiquée à temps, elle peut être traitée et guérie, mais seul 1% des cas d’EP présente des symptômes.
La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) atteint 85 habitants sur 100 000, dont près de 62% des cas sont une embolie pulmonaire.
Sur le continent européen, 17 à 43% des malades hospitalisés sont atteints d’une EP. 8 à 52% des décès sont dus à cette maladie d’après les résultats de diagnostics nécrospiques (analyses sur des cadavres).
I.3. Causes et facteurs de risque
La formation de caillot dans les veines est la cause principale de l’EP, mais elle n’est pas toujours détectable.
Tous les facteurs qui favorisent cette apparition sont donc des éléments à risque. L’examen précoce et le traitement de ces éléments permettent d’éviter au maximum la manifestation de l’embolie pulmonaire. On peut citer :
I.4. Physiopathologie
L’embolie pulmonaire est une urgence médicale qui peut être fatale. Un caillot de sang se forme dans un membre inférieur, se déplace vers le cœur et finalement bouche partiellement ou entièrement une veine du poumon. Dans la plupart des cas, le pronostic vital du patient n’est pas engagé quand cette maladie est détectée et traitée à temps.
La gravité d’une embolie pulmonaire dépend de plusieurs paramètres :
I.5. Types d’EP et leurs manifestations
Les signes n’éveillent pas toujours l’attention sur une EP : respiration difficile, angoisse inexpliquée, douleur dans la poitrine, tachycardie soudaine. Il peut conduire à une complication qui est l’infarctus pulmonaire.
Elle provoque une perte de conscience qui peut se terminer par une mort soudaine en quelques minutes.
Embolie pulmonaire avec cœur pulmonaire aigu
Elle se manifeste souvent après un acte chirurgical qui oblige à un alitement prolongé.
Les symptômes de l’EP ne se manifestent pas de manière évidente, ce qui peut aggraver le cas si le diagnostic tarde.
Ils dépendent de l’état général du malade et de la dimension de l’embole dans l’artère. Les caillots de petite taille ne provoquent pas de symptômes immédiats. Toutefois, quand l’état s’aggrave, des signes peuvent apparaitre soudainement.
L’EP se manifeste par :
Par ailleurs, la phlébite en cause peut laisser des traces comme un gonflement douloureux sur la partie de la veine touchée.
La réduction de capacité du cœur à remplir le sang d’oxygène chez les personnes de plus de 65 ans peut causer des troubles des fonctions cognitive et mentale, étant donné que le cerveau et les autres organes en général ne reçoivent plus assez d’oxygène.
D’autres symptômes potentiellement invalidants peuvent aussi se manifester chez les patients qui présentent d’autres maladies.
Le décès suite à une embolie pulmonaire peut survenir rapidement, souvent avant même que le diagnostic ne soit établi. En effet, cela peut se passer après quelques heures seulement que l’embolie se manifeste, en particulier quand l’artère est bouchée à plus de 50% (embolie massive). La raison est l’instabilité hémodynamique, un dysfonctionnement du rythme cardiaque.
Certains signes surviennent quand le pronostic vital du patient est engagé :
Plusieurs facteurs augmentent le risque de décès, dont :
Examen clinique :
Il permet de détecter plusieurs catégories de symptômes :
Examens complémentaires :
D’autres tests pour identifier un trouble héréditaire de la coagulation sont effectués si le patient est relativement jeune (moins de 45 ans).
Le premier geste de soin est le traitement des symptômes :
Il faut traiter en même temps l’embolie et la dysfonction ventriculaire droite, généralement par thrombolyse (ou fibrinolyse) qui consiste à injecter un médicament dans les veines. Le médicament se déplace vers l’artère obstruée et décompose le caillot.
Ce système est efficace à 92%, même s’il comporte un léger risque d’hémorragie. Dans de très rares cas comme une embolie massive, l’équipe médicale décide de faire une intervention chirurgicale.
Les préventions de l’embolie pulmonaire concernent surtout les personnes à risque comme celles qui sont sujettes à la phlébite, aux maladies cardiaques ou aux seniors.
Si une phlébite est diagnostiquée précocement et n’a pas encore évolué en embolie pulmonaire, l’essentiel est de prendre toutes les précautions pour empêcher le caillot de se déplacer vers le cœur et les poumons.
Anticoagulation
Un traitement anticoagulant est utile pour réduire la possibilité de formation de caillot et empêcher le déplacement d’un thrombus existant vers le poumon.
Il améliore également l’état du malade en 1 ou 2 jours si la maladie ne s’est pas aggravée durant les premières heures.
Les anticoagulants peuvent être administrés par voie sous-cutanée, intraveineuse ou orale et existent sous 2 catégories :
Ce traitement est aussi conseillé aux personnes longuement alitées à cause d’une opération, d’un accident, etc.
Il existe aussi ce qu’on appelle des anticoagulants oraux directs (apixaban, rivaroxaban).
Filtre cave
Si le patient ne peut pas recevoir de traitement anticoagulant, il pourrait subir la mise en place d’un filtre de la veine cave inférieure qui consiste à poser dans la « veine cave » (veine qui va vers le cœur) un filtre qui bloque l’entrée d’un caillot vers le cœur ou le poumon.
Bas de contention
Des bas de contention doivent être prescrits pour une durée minimale de 24 mois pour mettre une pression constante sur les veines des jambes et ainsi régulariser le flux sanguin. Cela diminue significativement le risque de thrombose dans les jambes.
Les bas doivent être ajustés à l’élasticité et à la taille demandée.
La grossesse peut provoquer des maladies veineuses chez certaines femmes, ainsi le port systématique de bas de contention est très judicieux, voire obligatoires pour certaines d’entre elles.
Dispositions physiques
Les personnes à risque doivent adopter certaines mesures pour amoindrir le risque de formation de thrombus. Dès que possible (après quelques jours), elles doivent se lever du lit, marcher doucement et effectuer certaines activités courantes de la vie quotidienne (aller aux toilettes, chercher soi-même ses affaires dans le placard, etc.)
Après la guérison, l’hygiène de vie doit être irréprochable. Il est préconisé d’arrêter le tabac et l’alcool dont voici les conséquences sur les personnes âgées, de pratiquer régulièrement un sport adapté à l’âge et aux conditions physiques, d’éviter le surpoids. En plu de tout cela, les femmes doivent arrêter les traitements hormonaux de ménopause ou la prise de pilule.
Ces indications sont également valables pour les personnes bien portantes qui n’ont jamais eu d’antécédents.
Un long voyage en avion favorise l’apparition de thromboses dans les jambes. Pour éviter ce risque, il est conseillé de :